La destruction des produits agricoles européens fait polémique en Russie
Dans une Russie en pleine crise économique et dont l'histoire est marqué par des famines ravageuses, la destruction volontaire de produits alimentaires passe très mal. Le quotidien Vedomosti a dénoncé dans un éditorial une "barbarie ostentatoire" et une "guerre absurde contre la nourriture" pendant que le Moscow Times protestait contre une décision "contraire au bon sens" avant d'estimer que les autorités auraient pu saisir les produits sous embargo et les "distribuer parmi les pauvres et les institutions sociales comme les hôpitaux, les écoles et les orphelinats".
Une pétition en russe qui réclame que la nourriture saisie soit donnée "aux anciens combattants, aux handicapés, aux familles nombreuses et à ceux qui ont souffert des récents désastres naturels" a déjà recueilli presque 200.000 signatures sur le site change.org.
Une "mesure extrême", une "proposition arbitraire"
Mercredi, le chef du Parti communiste russe Guennadi Ziouganov, a dénoncé une "mesure extrême". Et l'avocat Evguéni Bobrov, qui appartient au Conseil des droits de l'Homme du Kremlin, a protesté contre "une proposition arbitraire".
"Ils ont commencé à détruire dix tonnes de fromage à Belgorod et les agences de presse le rapportent comme si nos troupes avançaient sur le front ukrainien", s'est moqué l'avocat et blogueur Alexeï Navalny, l'un des plus farouches opposants à Poutine.
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