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La France priée par Bruxelles de réduire son déficit et de réformer ses retraites

Pour rentrer dans les clous du 3% de déficit, la Commission européenne accorde deux ans de plus à Paris. Mais il va falloir ramener le déficit à 3,6% en 2014 et 2,8% en 2015, selon ses recommandations données mercredi. Et réformer les retraites dès cette année, histoire de revenir à l'équilibre pour 2020 au plus tard. "La France va respecter ses engagements", assure Jean-Marc Ayrault, mais "la Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire", a réagi François Hollande.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
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  (Nathanaël Charbonnier Radio France)

Ce ne sont que des recommandations, mais le ton laisse assez peu de place à l'insubordination. D'autant que la Commission européenne dispose de certains moyens pour se faire respecter : ainsi, la France est sous le coup d'une procédure de déficit excessifs - Paris est bien au-dessus, comme d'autres d'ailleurs, des 3% de déficit autorisés...

Toujours est-il qu'en contrepartie d'un délai supplémentaire - deux ans - Paris est instamment priée de ramener son déficit public à 3,6% du PIB l'an prochain, et 2,8% en 2015. "Il faut faire plus en France en matière de réformes pour la compétitivité ", a martelé mercredi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Réformer les retraites dès cette année

La Commission préconise donc de réduire la dépense publique à travers tous les postes de dépenses, comme prévu par le gouvernement, de poursuivre la simplification de l'Etat à travers la future loi sur la décentralisation, et surtout de prendre des mesures avant la fin de l'année pour réformer les retraites ; l'idée étant d'arriver à l'équilibre en 2020.

Bruxelles recommande notamment à Paris "d'adapter les règles d'indexation, les âges minimum et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d'augmenter les contributions des employeurs aux régimes des retraites ". Paris doit proposer une réforme à l'automne, dont on connaît déjà les grandes lignes : allongement de la durée de cotisation, sans recul de l'âge légal.

"La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire" (François Hollande)

Ces recommandations seront discutées lors du prochain sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement, fin juin. Sans attendre, le Premier ministre a rapidement réagi. Jean-Marc Ayrault a estimé que ces recommandations ne contenaient pas de surprises. "Nous sommes dans la droite ligne de ce qui avait été annoncé" , dit-il ; "la France va respecter ses engagements, ce qui implique un certain nombre de réformes, que nous ferons à notre manière." Et le chef de l'Etat, en déplacement à Rodez, a réagi de manière plus tranchée : "La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire ", a dit François Hollande.

L'Espagne, la Pologne et la Slovénie ont elles aussi deux ans pour revenir sous les 3% de déficit ; le Portugal et les Pays-bas ont un délai supplémentaire d'un an. Aujourd'hui, 20 pays sur 27 sont concernés par la procédure d'infraction pour déficit excessif.

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