Boris Johnson Premier ministre ? Les Londoniens partagés entre enthousiasme et inquiétude
Si l'ancien maire de Londres et ancien ministre des Affaires étrangères fait figure de grand favori à la succession de Theresa May à la tête du parti conservateur, il n’en reste pas moins un personnage très clivant.
La campagne interne pour prendre la tête du parti conservateur s’est achevée lundi 22 juillet, à Londres, avec le face-à-face entre Boris Johnson et Jérémy Hunt. La bataille s'est déroulée sans affiche dans les rues, et à la une des journaux, le sujet est sérieusement concurrencé par une photo du prince George, tout sourire, fêtant son sixième anniversaire.
Le nom du successeur de l’actuelle Première ministre britannique, Theresa May, devrait être connu mardi 23 juillet à la mi-journée, après le vote organisé parmi les 160 000 adhérents du parti majoritaire.
C'est le seul qui saura contrôler ses nerfs jusqu'à la fin du processus du Brexit
Un Londonien
Le duel entre Jeremy Hunt et Boris Johnson occupe tout de même ce groupe d’amis qui travaillent à la city. Autour de la bière qui marque la fin de la journée, les avis sont partagés. "Personnellement, je suis pour Boris, explique l'un d'eux. C'est le seul qui ait du charisme. Le seul qui saura contrôler ses nerfs jusqu'à la fin du processus du Brexit. C'est d'un type comme ça dont le Royaume-Uni a besoin."
Son ami, pour sa part, se souvient "il y a trois ou quatre ans, Boris Johnson signait des tribunes où il expliquait qu'il fallait rester dans l'union européenne pour nos enfants pour pouvoir voyager. Aujourd'hui, il dit exactement le contraire. Ce n'est pas un homme à qui on peut faire confiance."
"Je le trouve intelligent mais je m'inquiète un peu de la manière dont il est perçu à l'étranger"
Ce caractère versatile et excentrique souvent attribué à Boris Johnson, c’est bien ce qui préoccupe Mike, salarié d’une société informatique. "Je le trouve intelligent mais je m'inquiète un peu de la manière dont il est perçu à l'étranger. Est-ce qu'on le voit comme quelqu'un de fiable ou comme un clown ?"
Autour de Trafalgar Square, ses fontaines et ses musiciens de rue, Catherine, de passage à Londres, habite en Irlande du Nord. Elle s’inquiète d’un éventuel Brexit sans accord, auquel Boris Johnson se dit prêt. Il entraînerait le rétablissement des frontières de son pays avec l’Angleterre. "Nous avons une ville pleine de touristes, explique Catherine, et je pense qu'après cinq, six mois de Brexit, nous allons avoir un grand départ de visiteurs européens. C'est mauvais pour Londres, mauvais pour l'Angleterre, mauvais pour le Royaume-Uni. C'est catastrophique. "
C'est catastrophique. Honnêtement, c'est terrible.
Catherine
S’il l’emporte, l’ancien maire de Londres devra aussi faire face à une forte opposition dans son propre camp. Jusqu’ici ministre des finances du gouvernement de Theresa May, Philipp Hammond a fait savoir ce week-end qu’il démissionnerait en cas de victoire de Boris Johnson.
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