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Brexit : "Avec un non-accord, tout le monde serait perdant"

Thierry Drilhon, président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-britannique, a expliqué, vendredi sur franceinfo, que l'Union européenne a toujours eu une attitude d'ouverture pour trouver une solution.

Article rédigé par franceinfo
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La Première ministre britannique Theresa May, le 22 mars 2019. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

L'Union européenne a décidé, jeudi 21 mars, d'accorder un délai supplémentaire au Royaume-Uni, dans le feuilleton du Brexit, avec deux options très claires. Au lieu du 29 mars, Bruxelles est prêt à repousser l'échéance au 22 mai pour une sortie avec accord. Mais en cas de "no deal", la sortie sera programmée au 12 avril. Un scénario que souhaiterait éviter Thierry Drilhon, le président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-britannique, invité de franceinfo, vendredi.

franceinfo : Avec ces nouveaux délais accordés à Londres, est-ce que vous y voyez plus clair ?

Thierry Drilhon : L'Union européenne a toujours eu une attitude d'ouverture pour trouver une solution de sorte à ce que les choses se passent de la manière la plus fluide possible et notamment pour le monde des entreprises. Aujourd'hui, il y a cette volonté d'écoute, de trouver une solution pour que les choses se passent dans le cadre d'un accord qui soit approuvé des deux côtés. Je crois qu'avec un non-accord, tout le monde serait perdant : nos amis britanniques, la France et l'Union Européenne. Tout le monde a intérêt à faire en sorte que nous puissions trouver un accord qui, d'un côté, respecte une volonté démocratique et politique, et de l'autre garantisse un "remain" [rester dans l'UE] économique. C'est la position de l'ensemble des entrepreneurs.

Aujourd'hui, 30 000 entreprises françaises exportent vers le Royaume-Uni et sont suspendues aux négociations. Comment vivent-elles cette incertitude ?

Un dirigeant a l'habitude de faire face à des challenges et à l'incertitude. Vous avez trois types de tailles d'entreprises. Les grandes entreprises, depuis des mois, même des années, sont préparées. Celles de taille intermédiaire ont été accompagnées par tout un écosystème de gens qui les ont conseillées et qui leur ont permis d'être aujourd'hui quasiment prêtes. La plus grande difficulté, ce sont les PME. Cette incertitude génère des troubles importants.

Il y a un scénario aujourd'hui chez certains partisans britanniques du Brexit, c'est de sortir sans accord, de baisser drastiquement les impôts sur les entreprises et de devenir une sorte de petit paradis fiscal au nord-ouest de l'Europe. Est-ce crédible comme scénario ?

Avec nos amis anglais, nous avons une relation historique et elle continuera après le Brexit. L'ensemble des transactions économiques entre la France et le Royaume-Uni, c'est 95 milliards d'euros. Je ne peux pas imaginer qu'ils puissent tirer un trait sur tout ou partie de ces transactions financières.

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