''Ça va être un cauchemar !'' : au Royaume-Uni, les chauffeurs routiers en première ligne face au Brexit
Le rétablissement des frontières au Royaume-Uni que provoquera le Brexit d'ici deux mois, si aucun accord n'est trouvé, inquiète les chauffeurs routiers qui redoutent une situation chaotique pour leur métier.
Sur ce parking d'Ashford, dans le Kent, au Royaume-Uni, près de 400 poids-lourds se garent chaque jour. Les chauffeurs dorment là, ils peuvent se restaurer et se doucher. Stefan est Bulgare, il vient au Royaume Uni trois fois par mois. Au moment du Brexit, à partir du 1er janvier, il subira des contrôles douaniers. ''À cet instant, peste Stefan, nous n’avons aucune information. Parce que les Anglais n’en savent rien et parce qu’ils veulent toujours être différents du reste du monde. Ça va être un grand bazar.'' Brian n’est pas plus optimiste. Ce chauffeur gallois a bien vu des marquages au sol dans les ports français et quelques maigres indications. Mais rien côté britannique. ''Ça va être un cauchemar'', soupire-t-il.
Je vais être honnête avec vous : j’ai voté pour quitter l’Europe. Si je pouvais voter à nouveau, je voterais pour rester.
Brian, chauffeur routierà franceinfo
Si aucun accord n'est trouvé, le Brexit aura lieu dans un peu plus de deux mois, et une fois le Royaume-Uni à l’extérieur de l’Europe, les frontières seront rétablies. Et les chauffeurs routiers sont en première ligne face à ces futures règles. Cette pagaille en perspective inquiète aussi Darren Smith, le directeur de cette aire de repos. D’autant qu’il vient d’investir pour l’agrandir. Plus de 27 millions d’euros pour accueillir prochainement 660 poids-lourds.
''Nous travaillons en lien étroit avec le département des Transports, indique Darren Smith. Ils viennent à partir du mois prochain ici. Ils s’installeront pour informer les chauffeurs, leur expliquer comment ça va se passer, les aider pour le Brexit.'' Il note une augmentation du trafic routier ces dernières semaines. De nombreuses compagnies britanniques font des stocks, en prévision du début d’année prochaine et de l’incertitude qui l’entoure.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.