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Euro 2021 : la victoire italienne célébrée dans toute l’Écosse

Rome n’était pas la seule ville en fête dimanche, Glasgow et Édimbourg peuvent en témoigner.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elias Lemercier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'Ecosse peut souffler, c'est bien l'Italie qui a décroché le trophée Henri Delaunay, dimanche, après leur victoire face à l'Angleterre.  (FRANK AUGSTEIN / POOL / AFP)

Il ne restait qu’une seule chance à l’Écosse, une dernière lueur d’espoir de voir leur meilleur ennemi l'Angleterre chuter. L’Italie n’était pas seule, dimanche 11 juillet. Derrière la Squadra Azzurra, c’est tout le peuple écossais et ses 5 millions d’habitants qui ont exulté au tir au but décisif manqué par Bukayo Saka qui a offert le titre continental aux transalpins. 

Mais pourquoi l’Écosse, pourtant voisine du nord de l’Angleterre et membre du même pays, le Royaume-Uni, s’est-elle autant réjouie du malheur de son cousin anglais ? Et bien c’est tout simplement que de cette famille, les Écossais n'en veulent plus depuis un certain temps. Les querelles familiales, tout le monde y a droit, même les nations, et l’Écosse a longtemps montré son désir de s'affranchir du Royaume-Uni pour devenir indépendante. Un sentiment grandement renforcé par la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union Européenne en juin 2016 et devenue réalité en début d’année, le 31 janvier 2020. 

"Save us Roberto !"

Alors voir son cousin remporter un titre international pour la première fois en 55 ans, c’était beaucoup trop pour le peuple écossais qui a placé ses attentes en Roberto Mancini et ses hommes. “Sauve nous Roberto, tu es notre dernier espoir” titrait The National, journal nationaliste écossais, la veille de la finale avec comme illustration, l'entraîneur italien dans l'accoutrement de William Wallace, héros et symbole de l'indépendance écossaise au XIIIe siècle.

Si Mel Gibson avait enfilé le costume de la légende écossaise dans le film Braveheart en 1995, c’est Gianluigi Donnarumma, le gardien de la Nazionale qui a cette fois-ci fait honneur au héros local en repoussant, tout comme Wallace en son temps, les attaques anglaises des généraux Jadon Sancho et Bukayo Saka. 

La une du journal The National le samedi 10 juillet 2021, à la veille de la finale entre l'Italie et l'Angleterre.  (The National)

L’honneur sportif sain et sauf, la joie et le soulagement ont pris d'assaut les rues écossaises, de Glasgow à Édimbourg. “On est en Écosse ou à Rome ?” tweetait Toni Giugliano, membre du Parti nationaliste écossais (SNP), au vu des célébrations intensives qui prenaient place dans le pays.

Si sportivement, la sécession entre l’Écosse et l'Angleterre a déjà été faite, la suivante sera la tenue ou non d’un nouveau référendum d'indépendance. Un scrutin que Boris Johnson, le premier ministre britannique, et son gouvernement refusent catégoriquement, estimant qu’une telle consultation ne peut se produire qu’une fois par génération. 

Lors du référendum de 2014, 55 % des électeurs avaient rejeté l’indépendance. Le SNP estime cependant que le Brexit a changé la donne, les Écossais s’y étant opposés à 62 %, et que la nation britannique doit désormais pouvoir rejoindre l’Union européenne en tant qu’État indépendant. "Il n'y a tout simplement aucune justification démocratique pour Boris Johnson, ou pour quiconque, à chercher à bloquer le droit du peuple écossais de choisir son propre avenir" a déclaré Nicola Sturgeon, la leader du SNP, après les élections législatives. En Écosse, ce n'est pas la coupe mais bien l'indépendance qui est "coming home"

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