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Écosse : derrière les élections de jeudi au Parlement, l'hypothèse d'un nouveau référendum sur l'indépendance du pays

Si les indépendantistes écossais obtiennent la majorité absolue au Parlement après les élections du 6 mai, la tenue d’un référendum sur la sortie du Royaume-Uni sera de plus en plus probable.

Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La baie de Dunbar dans la circonscription du East Lothian. (RICHARD PLACE / RADIOFRANCE)

C'est une élection cruciale pour faire un pas de plus vers son indépendance. L’Écosse vote ce jeudi 6 mai. Cette élection concerne le Parlement écossais. Le SNP, parti indépendantiste, y est déjà majoritaire. Il vise cette fois la majorité absolue pour ensuite obtenir la tenue d’un référendum sur la sortie du Royaume-Uni. Selon la dirigeante du SNP, la Première ministre Nicola Sturgeon, une majorité d'indépendantistes au Parlement local serait un camouflet pour le Premier ministre britannique Boris Johnson. Il n'aurait plus aucune raison de s'opposer à un référendum.

 

Dans la circonscription du East Lothian à l’est d’Edimbourg, le résultat du scrutin est indécis et il peut faire basculer le Parlement. C’est l’une des cibles des indépendantistes. Ce siège est détenu par les travaillistes mais Paul McLennan est en mission ici. Il vient le ravir pour le Scottish National Party, le SNP. Le scrutin risque d’être serré mais il affiche une grande sérénité sur le port de Dunbar où il donne rendez-vous. Au point d’imaginer, déjà, la date du prochain référendum sur l’indépendance : “Quand nous nous serons relevés du Covid, dans un ou deux ans, nous pourrons passer à autre chose. C’est une question de démocratie. Si les gens veulent un référendum, qu’ils votent encore et encore dans ce sens. Ils doivent l’avoir. Le refuser, c’est anti-démocratique."

Un combat rude

Pour l’heure, Londres ne veut pas en entendre parler. Il faut l’aval du Parlement britannique pour organiser ce référendum. Craig Hoy parcourt les rues pour mettre ses tracts dans les boîtes aux lettres. De temps en temps, la porte s’ouvre. Bonne nouvelle, les habitants de cette maison ont déjà voté par courrier et pour son parti. Il le sait, ce combat sera rude et même s’il le déplore, le principal sujet c’est l’indépendance, qu’il rejette, sans hésitation. "Nous passons encore 60% de nos marchés avec le reste du Royaume Uni. 21% avec l’Europe. Il y aurait donc un énorme déficit ce qui amène une autre question, celle de la frontière." Il poursuit : "Surtout ici où nous sommes très près. Certains vivent en Angleterre et travaillent en Ecosse et vice versa. Ça va être un gros problème."

Craig Hoy est candidat le Conservateur dans la circonscription du East Lothian. (RICHARD PLACE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

L’Écosse, comme tout le Royaume-Uni, voit tout juste le bout du tunnel de la pandémie. Certains électeurs trouvent étrange cette agitation politique : "C’est trop tôt. Ma femme et moi avons décidé de ne pas aller au bureau de vote. Nous avons déjà voté par courrier. Ce vote, dans cette période, ça semble un peu incongru."

La pandémie va d’ailleurs ralentir le dépouillement et les résultats définitifs de ce vote crucial ne sont pas attendus avant samedi après-midi. En 2014, les Écossais avaient choisi à 55% de rester au sein du Royaume-Uni.

Les Ecossais votent en pensant à un référendum sur l'indépendance : reportage de Richard Place

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