Soldes, études, visa : trois conséquences concrètes du Brexit
Déjouant les derniers sondages, les Britanniques ont choisi à 51,9% de quitter l'Union européenne lors du référendum organisé jeudi. Une décision qui va peser dans le quotidien.
Et maintenant ? Les Britanniques ont choisi de quitter l'Union européenne en approuvant le Brexit à quasiment 52% des suffrages. Quelles sont les conséquences concrètes après la victoire du "Leave" ? Voici les réponses à trois questions que vous vous posez peut-être.
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Faut-il aller faire les soldes à Londres ?
Effet immédiat du vote, la livre anglaise a chuté spectaculairement. Elle a perdu, en une nuit, 12% face au dollar et 9% face à l'euro. La zone euro voit donc son pouvoir d'achat renforcé outre-Manche. Envie de faire du shopping à Londres ? C'est sans doute le moment idéal mais il faut se dépêcher avant l'éventuelle instauration de taxes douanières (puisque le Royaume-Uni sort théoriquement du marché unique).
Le Huffington Post a sorti sa calculette : "Combien gagneriez-vous sur, par exemple, cette robe à 46 livres ? Elle vous aurait coûté près de 60 euros le 22 juin, elle ne vous coûtera 'que' 57 euros ce week-end. Vous économisez donc 3 euros." Logiquement, plus le montant est élevé, plus c'est intéressant. Préférez donc le luxe : "Ce tee-shirt à 437,50 livres, que vous pouvez trouver chez Harrods, vous reviendra à 542,5 euros au lieu de 568 euros, soit une économie de 26 euros", conseille le Huff Post.
Est-ce le moment d'aller étudier au Royaume-Uni ?
Pas sûr, en revanche, que le Brexit soit propice aux étudiants français, d'autant que Londres est déjà hors de prix pour le logement. Selon Florence Faucher, professeur de sciences politiques à Sciences Po et responsable d’un master Affaires européennes en partenariat avec la London School of Economics, les frais de scolarité, déjà conséquents, pourraient devenir plus importants pour les jeunes "Frenchies".
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"Il y a des barèmes qui varient selon qu’on est membre ou pas de l’UE. Si le Brexit triomphe, les étudiants européens pourraient être traités comme les étudiants internationaux, c’est-à-dire payer des droits d’inscriptions nettement plus élevés", explique la chercheuse au Monde. Et le président de la commission internationale de la conférence de présidents d’universités (CPU), Jacques Comby, toujours interrogé par Le Monde, de surenchérir : "Alors qu’en moyenne, une année d’études au Royaume-Uni coûte 15 000 euros pour un étudiant britannique, elle ne revient qu’à 8 000 euros en moyenne pour les étudiants français".
Sera-t-il plus compliqué de s'y rendre ?
Le Royaume-Uni cultivait déjà sa singularité puisqu'il ne faisait pas partie de la zone Schengen (permettant la libre circulation dans les Etats membres de l'Union européenne).
Jusqu'à présent, une carte d'identité suffisait néanmoins pour s'y rendre. Mais avec le Brexit, le Royaume-Uni pourra exiger un visa. "Si le Royaume-Uni arrive à négocier un accord lui permettant de rester au sein du marché unique, il est très probable que la libre circulation des personnes soit acquise. Mais il est aussi possible que le gouvernement britannique impose des restrictions liées au permis de travail ; la réciprocité s’appliquant, les Britanniques auraient besoin d’un visa pour travailler dans un pays de l’UE, et vice-versa", précise Le Monde.
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