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Vidéo Avenue de l'Europe. L'invité : Alain Lamassoure, président du groupe PPE au Parlement européen

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Avenue de l'Europe, le mag. L'invité : Alain Lamassoure
Avenue de l'Europe, le mag. L'invité : Alain Lamassoure Avenue de l'Europe, le mag. L'invité : Alain Lamassoure
Article rédigé par franceinfo
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Le 23 juin, la Grande-Bretagne risque-t-elle de devenir la "Petite-Bretagne" en tournant le dos à l'Union européenne ? Pour mesurer les conséquences d'un Brexit, "Avenue de l'Europe" du 15 juin recevait le président de la délégation française du groupe PPE au Parlement européen, Alain Lamassoure.

En cas de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, la Grande-Bretagne risque-t-elle de devenir la Petite-Bretagne ? Une semaine avant le scrutin britannique, "Avenue de l'Europe, le mag" pose la question à  Alain Lamassoure. Le président de la délégation française du groupe PPE au Parlement européen est interrogé par Véronique Auger et Laurent Marchand, éditorialiste à Ouest France, partenaire de l'émission.

"Le Brexit ? Les Britanniques ont tout à perdre, y compris l’unité de leur pays. Pour eux, ce serait une tragédie, un véritable suicide. Nous perdrons beaucoup moins." Le député européen membre du Parti républicain et proche d'Alain Juppé s'est montré catégorique.

Hors de l'UE, quel statut pour la Grande-Bretagne ?

Une fois sortie de l'Union européenne, la Grande-Bretagne pourra opter pour un statut de partenaire sur le modèle norvégien, un accord de libre-échange comme le Canada, ou se contenter d'être soumis aux règles communes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans les trois cas, la facture sera lourde pour le contribuable britannique.

Pour Alain Lamassoure, c'est la première option la plus probable : "Les Anglais ont absolument besoin de pouvoir participer au grand marché commun européen [...]. Ils vendent à l’Union européenne plus de 50% de leur production à l’exportation. Et cela a un prix. Nous ne leur ferons la concession de les maintenir dans le grand marché que s’ils acceptent de participer au financement des politiques européennes. Ce qui est assez cocasse : ils se plaignent que l’Europe leur coûte cher, s’ils sont hors de l’UE tout en voulant garder les bénéfices du grand marché, ils seront obligés de contribuer."

Des risques de contagion ? "Aucun"

Le député craint toutefois "qu’ils veuillent plus que le statut de la Norvège et qu’ils [veuillent avoir] leur mot à dire sur les décisions que nous prenons à Bruxelles. Et là il faudra que nous soyons intangibles. L’article 50 du traité, c’est une clause de divorce. Et quand on divorce, il n’y a plus de vie commune. [...] Si par malheur, c’est le non à l’Europe qui l’emporte au Royaume-Uni, dès le 24 juin, il faut dire aux Britanniques : 'Vous ne participez plus aux décisions que nous prenons ensemble'." N'y a-t-il pas un risque de contagion chez d'autres Etats européens ? "Aucun", selon Alain Lamassoure, persuadé que l'exemple britannique serait dissuasif.

"Le Royaume-Uni deviendrait le Royaume désuni"

"Pour le Royaume-Uni lui-même, [le Brexit] serait une tragédie. Il est vraisemblable que les Ecossais, qui vont voter massivement 'oui' à l'Europe, demanderaient, obtiendraient et gagneraient un nouveau référendum d'indépendance. Le Royaume-Uni deviendrait alors le Royaume désuni. En Irlande, cela pourrait prendre des formes plus tragiques, parce que la réconciliation entre les communautés catholique et protestante en Irlande du Nord reste extrêmement fragile dix-huit ans après l'accord du Vendredi saint, et risquerait d'être remise en cause."

Interview diffusée dans "Avenue de l'Europe, le mag" le 15 juin 2016.

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