Cet article date de plus de huit ans.
La Méditerranée, mer poubelle
Les 18 et 19 juillet 2016, se déroule, à Tanger, la MedCop Climat, forum méditerranéen qui doit préparer la Cop22 de Marrakech, prévue du 7 au 18 novembre. L’occasion de revenir sur la pollution en mer Méditerranée.
Publié
Temps de lecture : 3min
«La Méditerranée est une poubelle», lance Thierry Lavoux, président de l'ONG Plan Bleu. Mer à demi-fermée, elle est considérée comme la plus polluée au monde. Elle ne représente que 1% des eaux internationales mais c'est l'une des principales routes maritimes au monde avec 30% des navires qui y naviguent.
D’après l'organisation de défense de l'Environnement WWF, ce flux devrait doubler d’ici à 2030. A cela, il faut ajouter chaque été quelque 250 millions de touristes qui se pressent sur les côtes méditerranéennes, désormais la première destination estivale au monde. Une place qui devrait se confirmer à l’avenir puisque WWF table sur 500 millions de touristes à l’horizon 2030.
Des caractéristiques qui font que la Méditerranée est cœur des préoccupations. D’après Tara Expéditions, c’est en mer Méditerranée que l’on observe le plus haut taux de concentration de plastiques, 250 milliards de micro plastiques. Ces particules peuvent être d'une taille infime, invisible à l'oeil nu, certains éléments pouvant être pathogènes. L’association WWF France abonde, clamant que la Méditerranée est en «burn out». Thierry Lavoux, de Plan Bleu, affirme que «700 tonnes de déchets sont déversés en Méditerranée tous les jours».La Méditerranée est en mauvaise santé et le développement de l'économie marine va empirer la situation #MedTrends pic.twitter.com/Qz9ONW3hod
— WWF France (@WWFFrance) January 19, 2016
La Méditerranée est la mer la plus polluée au monde
Le pétrole, nouvel enjeu méditerranéen
Une nouvelle donne est à prendre en compte. Depuis quelques années, la découverte de gisements pétroliers se multiplie dans la partie méridionale d'une mer riche en resources naturelles. En 2015, l’exploitant italien ENI annonçait la découverte du plus grand gisement de la mer Méditerranée, au large de l’Egypte, de quoi assurer des décennies de réserves à ce pays.
Mais l’exploitation du pétrole offshore, c’est-à-dire dans les eaux, a des conséquences néfastes sur l’écosystème méditerranéen. En mai 2015, la ville de Gênes, en Italie, et la Côte d’Azur étaient menacées par une marée noire, après la fuite d’un oléoduc près de la ville italienne. De son côté, la WWF estime que 20% de la mer est occupée par l’activité de forages qui «pourrait progresser de 60% entre 2010 et 2010, passant de 0,7 millions de barils par jours à 1,12 million».
Pour Thierry Lavoux, «on n'a pas fini d'entendre parler de la Méditerranée», mais le directeur de l'ONG reste confiant, notamment dans les institutions qui sont «solides» et la juridiction déjà mise en place. A l'échelon méditérranéen la gouvernance environnementale s'articule essentiellement autour de la Convention de Barcelone, signée en 1976 et amenée par le protocole de Madrid en 2008. Mais surtout, ces traités poussent vers une coopération régionale approfondie entre les 23 Etats du pourtour méditérranéen. Le sommet de Tanger doit servir à évaluer la qualité de cette coopération.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.