La police polonaise enquête sur une possible piste internationale dans l'affaire du vol de l'enseigne d'Auschwitz
Le panneau portant l'inscription "Arbeit Macht Frei" volé vendredi au camp d'Auschwitz a été retrouvé dimanche en Pologne.
Cinq suspects polonais, âgés de 20 à 39 ans, ont été arrêtés à Cracovie. Il s'agit de repris de justice n'appartenant à aucun groupe néonazi, a précisé lundi la police polonaise.
"D'après les informations que nous possédons, aucun des cinq n'appartient à un groupe néonazi et n'adhère à de telles idées", a déclaré à la presse le commandant en chef de la police pour la région de Cracovie (sud). "Ce sont des repris de justice, condamnés auparavant, qui pour vol, qui pour agression", a-t-il ajouté.
Le vol de la pancarte a suscité des condamnations très fermes dans le monde entier. L'inscription en allemand ("Le travail rend libre") surmontait la grille du camp où sont morts 1,5 million de juifs durant la 2e guerre mondiale.
"Nous collaborons avec toutes les agences internationales et toutes les institutions dans le monde. Il est possible qu'une personne puisse être interpellée (dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen)", a déclaré mardi le porte-parole de la police, Dariusz Nowak.
Il a refusé de commenter les informations publiées par la presse polonaise selon lesquelles un collectionneur suédois pourrait être impliqué.
La police, qui a retrouvé dimanche après trois jours de recherche le panneau portant l'inscription "Arbeit Macht Frei" ("Le travail rend libre"), a affirmé que les cinq Polonais arrêtés n'étaient pas des néo-nazis et que leur motivation était uniquement financière.
Ils ont tous un casier judiciaire pour vol ou agression et ont été retrouvés sur information, après que le musée d'Auschwitz ait offert une récompense de près de 40.000 dollars. Cette somme sera répartie entre les différents informateurs, a précisé le porte-parole de la police.
Les enquêteurs ont montré l'enseigne, qui a été découpée en trois morceaux et tordue lors du vol, vendredi dernier. Les malfaiteurs, dans leur hâte, ont "oublié" la lettre "I" de "frei".
Les cinq prévenus risquent dix ans de prison. L'inscription avait été forgée par des détenus du camp en 1940-41 et figure au patrimoine de l'Unesco. Elle devrait être remise en place à temps pour les cérémonies marquant le 65e anniversaire de la libération du camp, le mois prochain.
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