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La Serbie et le Kosovo trouvent un accord sur la liberté de circulation, un des points à l'origine des récentes tensions

En juillet, la minorité serbe du Kosovo avait érigé des barricades pour protester contre deux décisions de Pristina. Le second point de désaccord, qui porte sur les plaques d'immatriculation, n'est pas résolu.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un policier kosovar au poste frontière de Brnjak, à la frontière avec la Serbie, le 24 septembre 2021. (VISAR KRYEZIU / AP / SIPA)

Un premier pas vers la détente dans une région hautement inflammable. La Serbie et le Kosovo ont conclu "un accord sur la liberté de circulation" entre les deux pays, samedi 27 août, a annoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Il résout un des deux points de désaccord à l'origine d'une montée de tensions à la frontière entre les deux pays.

Dans cet accord, Kosovo renonce à introduire des permis de séjour pour les personnes entrant dans le pays avec une carte d'identité serbe, selon Josep Borrell. En échange, la Serbie accepte de supprimer le permis de séjour demandé aux détenteurs d'une carte d'identité kosovare. L'Union européenne, dont les deux pays ne sont pas membres, a piloté les négociations.

Un conflit aux racines profondes

L'indépendance du Kosovo, proclamée en 2008, n'est pas reconnue par la Serbie, qui le considère toujours comme l'une de ses provinces autonomes. En vertu de cet accord, Belgrade reconnaîtra pour la première fois un document administratif émis par le Kosovo. Une décision est prise "uniquement pour des raisons pratiques" et qu'elle "ne peut pas être interprétée comme une reconnaissance de l'indépendance unilatéralement proclamée du Kosovo", assure la Serbie dans un avis qu'elle compte afficher aux postes-frontières avec son voisin.

L'annonce par le Kosovo de cette mesure avait provoqué de vives tensions dans plusieurs communes du nord du pays dont les habitants sont des Serbes du Kosovo. Des barricades avaient été dressées, faisant craindre l'éclatement d'un nouveau conflit avec la Serbie. Mi-août, l'Otan s'était dit prêt à intervenir en cas de menace sur la liberté de circulation ou la stabilité du Kosovo.

L'accord conclu samedi ne porte pas, en revanche, sur la seconde mesure contestée : le Kosovo veut exiger des Serbes du Kosovo qu'ils remplacent leurs plaques d'immatriculations serbes par des plaques kosovares avant le 31 octobre. "Le travail n'est pas terminé", a rappelé Josep Borrell, appelant les dirigeants des deux pays au "pragmatisme". La question de l'immatriculation est un problème "beaucoup plus compliqué", a estimé samedi le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, pour qui "la crise se poursuit" et "s'aggrave" malgré l'accord.

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