Le 31 août 1997, on apprenait le décès de Lady Di dans un accident de voiture sous le pont de l'Alma à Paris
Depuis le drame, le souvenir de la princesse de coeur reste vivace. Elle sera la grande absente à la cérémonie de mariage de son fils aîné, le prince William, avec Kate Middleton, le 29 avril 2011.
Retour sur l'histoire d'une princesse triste, médiatisée, star de son vivant et mythe depuis sa mort.
Diana Frances Spencer, descendante d'Henri IV
Une célèbre lignée
Mais qui était donc la jeune femme, née le 1er juillet 1961 à Park House, près de Sandrigham ? Diana était la fille cadette - elle a deux sœurs et un frère aînés Sarah, Jane et John, ainsi qu'un jeune frère Charles - d'Edward Spencer, vicomte Althorp, et de sa première femme, Frances Burke Roches. Par son arrière grand-mère, l'héritière Frances Work, elle possédait des origines américaines. Mais sa descendance avec Charles II d'Angleterre la liait à Henri IV, le roi de France.
Ses parents se séparent en 1967 pour une question d'adultère - sa mère entretenait une liaison avec Peter Shand-Kydd qu'elle épousera par la suite - et divorcent deux ans plus tard. Les enfants, eux, continuent à vivre avec leur père à Sandringham puis à Althorp bien que leur mère fasse tout pour avoir leur garde.
A la mort en 1975 d'Albert, le 7e comte Spencer, son grand-père paternel, le père de Diana devient le 8e comte Spencer et elle acquiert le titre de courtoisie de Lady Diana Spencer. Un an plus tard, le comte Spencer se remarie avec Raine, comtesse de Dartmouth.
Malgré des talents de pianiste, un don pour le sport et la danse, Diana fait des études médiocres à Riddlesworth Hall à Norfolk et à West Heath School dans le Kent. A 16 ans, elle étudie un temps à l'Institut alpin Videmannette, une institution suisse pour jeunes filles de bonne famille située à Rougemont.
Des amitiés avec la cour d'Angleterre
Les Spencer ont longtemps été proches de la famille royale britannique. Ainsi, sa grand-mère maternelle, Lady Fermoy était une amie de longue date de la reine mère.
Du coup, c'est naturellement - alors que Charles était quasiment sommé de se marier à l'aube de ses 35 ans -, que pour satisfaire la famille et ses conseillers - voire son grand-oncle, Lord Mountbatten - Diana sortit du chapeau. Une éventuelle fiancée pour le prince de Galles devait être d'extraction aristocratique, célibataire et protestante. Diana avait le profil requis.
Une précédente liaison du Prince, qui deviendra plus tard sa deuxième femme, Camilla Parker Bowles, l'aida à choisir, comme future épouse, Diana Spencer, âgée de 19 ans et assistante au jardin d'enfants Young England à Knightsbridge.
C'est ainsi que Buckingham Palace annonça les fiançailles le 24 février 1981. Lord Mountbatten avait rejeté Camilla Parker Bowles en raison de son âge - elle est l'aînée du prince de 16 mois -, de son expérience de la vie et de son absence de sang suffisamment aristocratique.
Un conte de fées qui tourne au cauchemar
Du glamour à la cour d'Angleterre
Le prince Charles et Lady Diana se sont mariés il y a 26 ans. Cette union, sous le signe du glamour, semblait ouvrir une nouvelle ère pour la monarchie britannique. Mais alors que le monde entier adhérait au conte de fées, les faits allaient montrer dans les années suivantes qu'il précipiterait la monarchie britannique dans une des périodes les plus troublées de son histoire.
Les noces de l'héritier du trône, célibataire endurci trentenaire, et de la jeune fille naïve de 20 ans avaient presque fait oublier les émeutes de Brixton et Toxteth de 1981 et une certaine Dame de fer, bien moins glamour, Margaret Thatcher.
Quelque 750 millions de personnes dans le monde se trouvaient devant leur télé pour communier avec les 3.500 invités triés sur le volet et se pressant dans l'allée de la cathédrale Saint-Paul. Là, dans une robe de taffetas ivoire suivie d'une traîne de 7,50m, Diana apparaissait diaphane et émue aux yeux du monde.
Les salons de coiffure faisaient la "coupe Diana" à la chaîne et beaucoup d'Anglais possèdent encore la fameuse tasse éditée cette année-là à l'effigie du couple princier. Bref, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Un mariage qui tourne mal
Force est de constater que l'état de grâce a duré moins de cinq ans, pendant lesquelles sont nés deux héritiers, William, en 1982 et Harry, en 1984. Puis le mariage a peu à peu capoté. Le ménage à trois - Camilla n'avait jamais laissé la place -, la boulimie de Diana, ses tentatives de suicide, son comportement faisant voler en éclats le protocole... si tout le monde aimait Diana, la Maison Royale ne lui faisait pas de cadeaux.
Dès lors, règlements de comptes par presse interposée, confidences empoisonnées, infidélités, conversations enregistrées chaque fois plus embarrassantes: la "guerre des Wales" a culminé par la séparation du couple en 1992, annus horribilis de la reine d'Angleterre, suivie du divorce en 1996.
Avec la mort brutale de la princesse en 1997, le royaume s'est retrouvé dans une affliction inouie. En décalage avec ses sujets, la reine, distante et réservée, fut alors accusée d'être sans coeur. Un désaveu pour Elizabeth II qui eut toutes les peines du monde à redorer son blason.
Le film de la journée du drame
Des amoureux en visite privée
La princesse Diana arrive le 30 août 1997 pour un séjour parisien avec son compagnon Dodi al-Fayed. Tous deux débarquent à l'aéroport du Bourget, près de Paris, à 15h20. Un jet privé se pose, avec à son bord Diana, 36 ans, et le nouvel homme de sa vie, Emad (Dodi) al-Fayed, 42 ans, au retour d'un séjour en Sardaigne.
Ils sont attendus par quelques photographes. La princesse de Galles est en visite privée en France, raison pour laquelle elle ne bénéficie d'aucune protection officielle. Deux hommes les accueillent cependant à l'aéroport: Trevor Rees-Jones, 29 ans, garde du corps de Dodi, et Henri Paul, 41 ans, alias M.Paul, le chef-adjoint de la sécurité de l'hôtel Ritz, palace parisien propriété du père de Dodi, le milliardaire d'origine égyptienne Mohamed al-Fayed.
Le soir, à l'heure où le couple s'attable dans une suite de l'hôtel de la place Vendôme, Henri Paul est absent. Il n'est plus de service depuis son retour du Bourget. Avant de partir en fin d'après-midi, il a bu plusieurs verres au bar de l'établissement. Dans la soirée, il se rend au Harry's Bar, le célèbre bar américain proche de l'hôtel, ainsi que dans un autre café.
Vers 22h00, il est rappelé sur son téléphone portable. Il doit revenir au Ritz pour "l'exfiltration" de la princesse et de son ami, guettés à l'extérieur par des photographes.
Peu avant minuit, un stratagème pour semer les photographes pendant le trajet vers le domicile de Dodi, rue Arsène-Houssaye, est mis au point: sur les chapeaux de roues, le chauffeur attitré de Dodi part à bord d'une Mercedes 600. Un leurre qui permet de semer plusieurs paparazzi.
Poursuite fatale
Au même moment, derrière l'hôtel, rue Cambon, Diana s'engouffre à l'arrière d'une Mercedes 280, conduite par M.Paul. Dodi est assis à sa droite, Trevor Rees-Jones sur le siège passager avant. Lui seul boucle sa ceinture de sécurité.
Il est minuit vingt le dimanche 31 août 1997. "Vous ne pourrez pas me rattraper", lance Henri Paul à quelques photographes qui ont compris la ruse et encadrent la voiture sur motos et scooters.
La poursuite commence. Place de la Concorde, Henri Paul brûle un feu et file à quelque 180 km/h vers le tunnel du Pont de l 'Alma distançant les photographes.
Dès l'entrée du tunnel, pour une raison toujours indéterminée, Henri Paul perd le contrôle de la voiture, écrase le frein - on relèvera des traces de gomme sur plus de vingt mètres - et percute de plein fouet le treizième pilier du souterrain.
Il est 0h26. Henri Paul meurt sur le coup. Dodi décède à l'arrivée des secours. Diana, victime d'un choc hémorragique gravissime d'origine thoracique, est transportée à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière. Trevor Rees-Jones, grièvement blessé au visage, sera le seul survivant.
A 4h, malgré leurs efforts, les chirurgiens ne peuvent que constater le décès de la princesse.
Le Pont de l'Alma et Diana liés pour toujours
Le souvenir de la princesse de Galles reste toujours présent sur le lieu de l'accident, même si le temps ralentit les ardeurs des fans.
Les admirateurs de la première épouse du prince Charles, depuis l'accident, y ont annexé la réplique de la flamme "offerte au peuple français en symbole de l'amitié franco-américaine" et érigée en 1987 à l'occasion du centenaire du quotidien International Herald Tribune.
Malgré le rehaussement du monument il y a quelques années et des chaînes pour en interdire l'accès, les fans de Diana continuent à coller sur le soubassement des photos de la défunte princesse et des messages écrits sur des feuilles de papier, et à y déposer des roses blanches ou des bouquets.
A l'arrière du monument, sur le parapet qui surplombe le souterrain dans lequel la Mercedes de la princesse de Galles s'est écrasée contre un poteau en ciment, des messages ont été écrits au feutre.
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