Le gouvernement grec a donné jeudi son feu vert au nouveau plan de mesures drastiques pour la période 2012-2015
Au cours d'un conseil des ministres marathon de six heures, le premier ministre Georges Papandréou a une nouvelle fois appelé "à l'unité nationale" autour de ce plan, durci sous la pression des bailleurs de fonds du pays, la zone euro et le Fonds monétaire international.
Approuvé "à l'unanimité" par les membres du gouvernement, le texte augmente les impôts, réduit les dépenses publiques et prévoit une rafale de privatisations. Il prévoit un durcissement de la rigueur avec 28,4 milliards d'économies prévues, dont 6,4 milliards en mesures supplémentaires pour 2011.
Ces mesures sont présentées par le gouvernement comme la condition pour sauver le pays plombé par une dette abyssale de près de 350 milliards d'euros. La Grèce s'efforce de décrocher un nouveau plan d'aide de la zone euro et du FMI, d'un montant qui pourrait aller jusqu'à 100 milliards d'euros, pour pallier l'insolvabilité grecque.
"Nous sommes à un moment crucial (...). Je vais insister pour que le plan soit voté avec une grande majorité (...) et je vais inviter tous les partis parlementaires à un dialogue et à la coopération", a souligné Georges Papandréou.
Les privatisations, qui vont des transports à l'énergie en passant par les banques, censées rapporter 50 milliards d'ici à 2015, ont mis le feu aux poudres. Les syndicats appellent à une grève générale le 15 juin contre le "bradage" du pays. Une mobilisation citoyenne, indépendante des partis et des syndicats, rassemble depuis fin mai des foules grandissantes sur la place centrale d'Athènes.
Soucieux de ne pas perdre trop de terrain, les syndicats avaient organisé une grève de 24 heures jeudi dans les sociétés privatisables.
Mais avec un chômage qui s'envole, à 16,2 % en mars, et une croissance du PIB au premier trimestre atone (+ 0,2 %), après une sévère révision à la baisse annoncée mardi, les tensions sociales et politiques risquent aussi de s'accroître avec la mise en oeuvre des mesures d'austérité.
Dans un pays dénué de culture du consensus, le chef de l'opposition de droite, Antonis Samaras campe sur son refus d'épauler le gouvernement. Et ce en dépit des appels pressants de sa famille politique européenne et des dirigeants de la zone euro à un engagement garantissant que le pays tiendrait le cap même après la fin du mandat de l'actuelle majorité, en 2013.
Pendant ce temps, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a réitéré à Francfort sa ferme opposition à toute forme de restructuration de la dette grecque, s'opposant frontalement à Berlin qui continue de réclamer une restructuration dite "douce" impliquant les prêteurs privés.
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