Cet article date de plus de quatorze ans.

Le maire de Ballan-Miré près de Tours a dénoncé le jumelage entre sa commune et la ville polonaise d'Oswiecim

Selon lui, les autorités d'Oswiecim (Auschwitz en allemand)cherchent à prendre leurs distances avec le camp d'extermination, a-t-on appris mardi 9 novembre.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
La voie de chemin de fer menant au camp d'extermination d'Auschwitz (nom allemand d'Oswiecim) en Pologne (AFP - BARTEK WRZESNIOWSKI)

Selon lui, les autorités d'Oswiecim (Auschwitz en allemand)cherchent à prendre leurs distances avec le camp d'extermination, a-t-on appris mardi 9 novembre.

Selon le quotidien régional La Nouvelle République, Laurent Baumel, maire PS de Ballan-Miré (depuis 2008), commune de quelque 8000 habitants, a décidé de dénoncer le serment de jumelage parce qu'il ne fait aucune référence au devoir de mémoire.
Un document signé en 2002 par son prédécesseur UMP. La commune est la seule ville française jumelée avec Oswiecim, selon lui.

"Le serment ne fait à aucun moment référence à l'Holocauste, à la Shoah et au camp. C'est un jumelage classique entre une petite ville de France et une petite ville de Pologne sur des échanges culturels, touristiques...", s'indigne le premier magistrat de Balln-Miré. Dès 2008, "j'ai été frappé par l'impression que les autorités locales
polonaises voulaient à travers ce jumelage faire oublier le camp"
d'extermination nazi, auquel le nom d'Auschwitz reste à jamais associé, raconte-t-il.

Ces autorités, et leur "sulfureux" maire Janusz Marszalek en tête, "sont dans une logique de dissociation de la ville et du camp, de banalisation de la ville elle-même", ajoute-t-il. "Leur truc à eux, c'est de pouvoir dire: 'Cessez d'assimiler notre petite ville charmante au camp de la mort, Oswiecim n'est pas Auschwitz'".

"Je ne veux pas de près ni de loin cautionner une stratégie consistant à détacher le nom d'Auschwitz de ce que cela signifie dans l'histoire universelle", explique Laurent Baumel.

L'élément déclencheur de sa décision a été un article du Point en septembre. Article montrant que les autorités d'Oswiecim envisageaient la construction controversée d'un centre commercial près du camp, ainsi qu'un projet de mémorial de la Shoah associant
juifs, homosexuels, catholiques, etc... "Le maire de la ville lui-même, dans cet article, cite le jumelage avec Ballan-Miré à l'appui de sa stratégie", note le maire français. "Je n'ai pas du tout envie que le nom de ma commune soit associé à cela. Donc j'ai pris la décision de dire qu'on arrête les frais".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.