Le pape serait dans le collimateur des parrains de la mafia
Un grand juge antimafia met en garde le Vatican. La politique de transparence du pape François provoquerait la colère de la 'Ndrangheta.
Il n'y a pas encore de contrat sur la tête du pape François, mais "le souverain pontife est en danger", prévient Nicola Gratteri. Ce procureur adjoint de la ville de Reggio et grand juge antimafia l'a affirmé dans une interview au quotidien El Fatto Quotidiano.
Selon le magistrat, c'est la politique de transparence imposée par le pape à la banque du Saint-Siège qui suscite la colère des parrains, et notamment de la 'Ndrangheta calabraise. "François veut nettoyer les institutions financières du Vatican. Les mafieux qui recyclent l'argent de la criminalité organisée grâce à des connivences avec l'Eglise s'inquiètent. J'ignore si les parrains ont les moyens de faire quelque chose contre le pape, mais je sais qu'ils y pensent. Le danger est réel", explique ce magistrat, qui vit depuis 1989 sous escorte, comme le rapporte Le Point. Ceux qui jusqu'alors se sont nourris du pouvoir et de la richesse qui venaient directement de l'Eglise, sont nerveux, agités. (...) Si les chefs mafieux pouvaient lui faire un croche-patte, ils n'hésiteraient pas."
Le Vatican se veut rassurant
Pour autant, le magistrat ne donne pas de preuves tangibles. Nul ne sait s'il s'agit d'une simple déduction logique d'un procureur sur l'hostilité supposée des mafieux à l'égard d'un pape, ou si Nicola Grattieri dispose d'éléments sur des risques réels.
Le pape, qui privilégie les contacts directs, a décidé de circuler partout dans des voitures ouvertes, ce qui représente un risque pour sa sécurité. Mais dans son voyage de retour du Brésil, François avait déclaré qu'il préférait le "risque" de l'attaque d'un fou dans la foule à la "folie" d'être isolé des fidèles par un vitrage blindé.
Alors que la nouvelle de cette menace enflait dans les médias italiens, le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, a réagi en affirmant que le Vatican était "extrêmement tranquille". "Il n'y a aucun motif de préoccupation et il ne faut pas alimenter l'alarmisme", a-t-il insisté.
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