Le Parlement grec approuve le plan de sauvetage. Et maintenant ?
Les députés grecs ont adopté dans la douleur le plan d'austérité exigé par l’Europe. Les ministres des Finances de la zone euro devraient donc, sauf surprise approuver mercredi soir un deuxième programme de prêts en faveur de la Grèce, à hauteur de 130 milliards d'euros, ainsi qu'une opération permettant d'effacer la somme record de 100 milliards d'euros de dette du pays détenue par les banques.
Avec ce vote du Parlement hier soir, les Grecs savent qu’ils vont devoir une nouvelle fois se serrer la ceinture. Une fois de plus.
Ce nouveau plan de sauvetage prévoit notamment une baisse de 22% du salaire minimum. La pauvreté va encore s’accentuer.
Ce ras-le-bol s’est illustré par des violences la nuit dernière.
A Athènes, les manifestations ont rassemblé 80.000 personnes hier. Elles ont donné lieu à des incidents qui ont fait plusieurs dizaines de blessés, et de nombreux bâtiments du centre d'Athènes ont été incendiés ou vandalisés, laissant un spectacle de chaos dans les rues.
Un nouveau plan de sauvetage, "pas la bonne solution"
Pour les analystes de Capital Economics, la Grèce, plombée par son manque de compétitivité et par la récession qu'elle traverse, ne parviendra pas à tenir ses objectifs budgétaires, "alimentant les craintes du marché d'un défaut désordonné encore plus important, et les appels à encore plus d'austérité de la part de la zone euro ". Cela rend pour eux "inévitable" le fait que la Grèce quitte l'euro, sans doute avant la fin de 2012.
"La Grèce est devenue un mélange hautement inflammable en raison de l'effondrement économique, de la corruption de son personnel politique, du mécontentement social et de la souffrance de son peuple ", affirme M. Kapoor. Selon cet expert, la situation grecque "offre un aperçu de ce qui pourrait attendre d'autres pays européens si l'UE ne change pas de cap".
"Je comprends que les mesures sont vraiment dures. Mais, dans le même temps l'alternative est absolument épouvantabl e", avec une sortie de l'euro qui ruinerait les ménages, rétorque un haut responsable de la Commission européenne s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Pour beaucoup d’économistes, la solution est ailleurs. Il faudrait notamment se tourner vers les privatisations. Céline Antonin, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques, spécialiste de la zone euro estime sur France info que des privatisations permettraient à la Grèce d’obtenir ‘’près de 130 milliards d’euros ’’.
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