Au camp de Mailly, dans l'Aube, l'armée française se prépare à des guerres à "haute intensité"
Le camp d'entraînement de Mailly est l'un des plus grands de France. Il s'étend sur 15 kilomètres de long sur 13 de bois, de petites butes et de garenne. Sous la tente d'un poste de commandement, c'est un exercice d'interopérabilité entre les armées française et belge qui se prépare. "Sur le terrain, il n'y a pas d'interaction directe entre les soldats français et belges, prévient le capitaine Loïc, du troisième régiment d'infanterie de marine. Il y a une interaction de capitaine à capitaine sur le réseau du régiment."
Sur ce site, les soldats s'entraînent à utiliser en même temps les systèmes des deux armées belge et française permettant de géolocaliser leurs hommes. "L'un des objectifs de cet entraînement, c'est aussi de comparer le système SICAS des Français avec le système ELIA des Belges, explique le capitaine Yelle, de l'armée belge. On va les synchroniser de manière à ce que les forces amies, les nôtres et celles des voisins soient clairement visibles sur les deux systèmes."
Des exercices d'une plus grande ampleur
Le retour de la guerre dite "à haute intensité" en Europe oblige les entraînements à s'adapter et notamment, l'échelle explique le Général Philippe Dutroncy, en charge des entraînements à Mailly. "La haute intensité, c'est l'ennemi à parité, le changement d'échelle de la guerre et des phases de combat qui sont forcément plus longues."
Un ennemi à parité est capable d'utiliser : artillerie, chars de combat, aviation, brouillages cyber... Les entraînements sont donc dorénavant conçus à l'échelle d'une division, une unité de 25 000 hommes. Mailly, et ses 20 000 hectares de terrain d'entraînement, ne sont plus suffisants grands. "Mailly est grand comme Paris, mais ce n'est absolument pas suffisant pour entraîner ce niveau d'unité. Le terrain d'entraînement d'une division, c'est un terrain qui fait 100 à 150 kilomètres de large sur 100 à 200 kilomètres de profondeur."
Les entraînements se déroulent donc en terrains libres, c'est-à-dire dans les champs et dans les villages environnants. "On ne rentre pas dans les maisons en donnant des coups de pied dans les portes et en jetant des grenades, précise en souriant le Général. On mène plutôt les opérations préalables à la bataille en terrain libre et on tord les scénarii pour que la bataille ait bien lieu dans le temps où on va pouvoir faire tout ce que je viens de décrire." Le premier exercice de cette ampleur commence vendredi 24 février: au programme une prise d'assaut de l'aéroport de Castres et un débarquement amphibie sur les plages de Montpellier. Au printemps, des batailles de chars seront organisées dans les camps de Mailly et de Mourmelon.
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