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Avoirs russes en France : le parquet national financier ouvre une enquête

Cette enquête fait suite à la plainte déposée en mai dernier par l'association Transparency International France. Elle a été confiée à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière.

Article rédigé par franceinfo
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Un cycliste passe devant le yacht "La Petite Ourse" de l'oligarque russe Alexei Kuzmichev, saisi par les autorités françaises et ici à quai dans le port d'Antibes, le 24 mars 2022.  (VALERY HACHE / AFP)

Le Parquet national financier confirme à franceinfo avoir ouvert une enquête le 1er juillet pour "blanchiment en bande organisée des délits de corruption, de détournements de fonds publics et de fraude fiscale aggravée". L'enquête a été confiée à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière. Cinq mois après l'intensification de la guerre en Ukraine, cette enquête fait suite à la plainte déposée en mai dernier par l'association Transparency International France, au sujet des avoirs russes en France.

Cette enquête vise à comprendre dans quelles conditions certains oligarques russes ont pu accumuler des biens immobiliers de plusieurs dizaines de millions d'euros en France, entre 2003 et 2018, sur la Côte d'Azur, la côte basque, l'ouest parisien ou dans des stations de ski des Alpes. Des hommes d'affaires, des hauts fonctionnaires, des milliardaires sont visés par cette enquête.

L'enquête ne porte pas sur le recel

La justice peut maintenant déclencher la saisie et la confiscation des biens. L'enquête ouverte ne porte toutefois pas sur le recel, ce qui exclut les intermédiaires français qui auraient apporté leur aide aux oligarques pour investir.

En mai dernier, cette association avait annoncé avoir porté plainte contre X pour blanchiment, non justification de ressources, recel et complicité, "afin de dénoncer le système de capture de l'État russe et de la richesse nationale par des hommes d'affaires et hauts fonctionnaires proche de Vladimir Poutine".

Un "système", qui, selon l'association, "étend ses ramifications jusqu'en France, dans le secteur de l'immobilier notamment, du fait d'un manque de vigilance des intermédiaires". Transparency International indiquait alors que "l'ambition des mesures de sanctions contre la Russie et les premières annonces de gel se heurtent aux difficultés d'identifier le patrimoine des personnes sanctionnées. En France, comme ailleurs, la traque des avoirs des oligarques et des proches du régime russe piétine."

L'annonce de l'ouverture de cette enquête réjouit donc l'association, fait savoir son avocate, Me Amélie Lefebvre. "C'est une grande satisfaction, il y a un travail considérable qui  a été fait pour collecter, pour analyser toute une série de données qui sont aujourd'hui disponibles en source ouverte, se félicite-t-elle. C'est d'autant plus une bonne nouvelle que cette enquête permettra de caractériser des opérations de blanchiment et que des responsabilités pourront être recherchées."

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