Brigade ukrainienne formée par la France : "Si c'était une expérience démultipliée, elle serait très importante", estime un historien militaire
"Si c'était une expérience démultipliée, elle serait très importante", estime mercredi 9 octobre sur franceinfo l'historien militaire Cédric Mas, évoquant la brigade ukrainienne entièrement formée par la France. Emmanuel Macron se rend ce même jour dans un camp militaire du Grand Est, où l'armée de Terre a commencé à former 2 300 soldats de la 155e brigade interarmes. Ils seront équipés de "vieux véhicules de l'avant blindée, de canons Caesar, des véhicules AMX10-RC" de l'armée française.
D'après lui, l'intérêt de cette brigade est le fait de transmettre des "savoir-faire". Il s'agit de "la manipulation mais aussi le bon usage tactique et opérationnel de ces équipements". "Les équipements ont été pensés pour une doctrine militaire qui n'est pas celle sur laquelle ont été formés les cadres de l'armée ukrainienne, pour la plupart issus des écoles de l'ex-armée soviétique", rappelle-t-il.
Il note ainsi que depuis le début du conflit, "il y une problématique de commandement ukrainien, qui n'a pas la pratique occidentale de retour d'expérience, et du combat interarmes avec des matériels occidentaux".
Une vitrine de la doctrine militaire française
Mais Cédric Mas avertit qu''une seule brigade ne peut pas faire la différence, cela peut même être un peu dangereux". Lorsqu'elle va être déployée en Ukraine, cette brigade, "présentée comme une vitrine de la doctrine militaire française", "risque d'être spécifiquement ciblée par l'armée russe", qui "se fera un malin plaisir à lui infliger des pertes ou peut-être même des reculs, pour montrer que l'aide occidentale est inutile", prévoit-il.
"Cette aide vient peut-être trop tard, si la brigade avait été prête au combat avant l'offensive de l'été 2023, les choses se seraient peut-être passées différemment et elle est toujours trop réduite", déplore-t-il, rappelant que l'armée ukrainienne est composée de "80 brigades".
Cette brigade ne signifie pas une "implication" de la France sur le terrain de guerre aux côtés de l'Ukraine, d'après Cédric Mas, jugeant que "les lignes rouges fixée par Vladimir Poutine n'ont que l'importance qu'on veut bien leur accorder".
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