Cet article date de plus de deux ans.

Conseil de défense énergétique : quelles sont les solutions de nos voisins européens pour pallier les livraisons de gaz russe ?

Alors que le gouvernement va officiellement faire "le point sur la situation de notre approvisionnement en gaz et en électricité", ce vendredi, lors d'un Conseil de défenser énergétique, comment nos voisins se sont-ils préparés ?

Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les systèmes de canalisation du gazoduc Nord Stream 1, à Mecklembourg, en Allemagne, le 25 juillet 2022. (STEFAN SAUER / DPA / AFP)

Objectif : éviter un scenario noir pour l'hiver. Emmanuel Macron réunit vendredi 2 septembre un Conseil de défense pour faire le point sur l'approvisionnement en gaz et en électricité et pour examiner les scénarios afin d'éviter la pénurie et réaliser des économies. Ce conseil qui rassemble "les ministres compétents" sur ce dossier, ainsi que des experts, a officiellement "pour objectif de faire le point sur la situation de notre approvisionnement en gaz et en électricité pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver", selon l'Elysée.

>> Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron réunit  un Conseil de défense sur la crise énergétique

Ce Conseil se penchera aussi sur "la solidarité énergétique européenne" : mais comment font nos voisins européens alors ? Le défi à relever pour la France et les pays de l'Union européenne est clair : trouver des alternatives aux livraisons de gaz russe. Ainsi, dans l'urgence, il faut d'abord faire augmenter les stocks pour passer l'hiver. La France a dépassé un taux de remplissage de 90%, au-dessus de la moyenne européenne qui est de 80%. Mais certains pays comme l'Autriche, la Bulgarie ou la Hongrie sont encore loin du compte.

Tous les regards se tournent vers la Norvège qui couvre déjà environ 20% des besoins européens en gaz naturel. Le pays produit déjà à plein régime : un gazoduc, le Baltic Pipe, est en cours d'achèvement et reliera la Pologne via le Danemark. 

Le GNL au coeur des préoccupations

Aujourd'hui, les pays européens frappent à la porte des producteurs qu'il s'agisse de l'Algérie pour l'Italie ou la France, ou du Qatar pour l'Allemagne. D'ailleurs, Berlin affirme se trouver "en bien meilleure position" pour faire face "aux menaces" de la Russie, selon le chancelier Olaf Scholz. Face aux risques de pénurie, Berlin s'était fixé en juillet une série d'objectifs pour que les stocks de gaz atteignent 95% d'ici le 1er novembre, avant le début de l'hiver, en adoptant une série de mesures d'économie de la ressource, entre recours accru au charbon, diminution de la consommation des bâtiments publics et incitations aux entreprises. Berlin a également débloqué une enveloppe exceptionnelle de 1,5 milliard d'euros pour acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) afin d'assurer son approvisionnement, auprès du Qatar et des Etats-Unis, notamment.  

L'Espagne s'est elle aussi tournée vers le GNL américain. Madrid, qui ambitionne de devenir la principale plateforme de GNL pour l'Europe, dispose déjà de six ports méthaniers, qui gèrent 40% des capacités totales de l'Europe. Au printemps, Bruxelles et les Etats-Unis ont déjà signé un accord pour acheminer 15 milliards de m3 supplémentaires d'ici a fin de l'année, mais cette option reste plus chère et plus polluante que les gazoducs.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.