Crise de l'énergie : le gazoduc Nord Stream "complètement" à l'arrêt jusqu'à la réparation d'une turbine, annonce Gazprom
Le gazoduc, essentiel pour les livraisons en Europe, devait fonctionner de nouveau samedi après une interruption de trois jours liée à une opération de maintenance.
Ce qu'il faut savoir
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Il devait reprendre du service samedi, après trois jours de maintenance. Le gazoduc Nord Stream sera "complètement" à l'arrêt jusqu'à la réparation d'une turbine, a prévenu vendredi 2 septembre le géant russe Gazprom. Dans un communiqué, Gazprom explique avoir découvert des "fuites d'huile" dans la turbine lors de l'opération de maintenance. Sur Telegram, le groupe a publié une photo montrant des câbles entourés d'un liquide brunâtre. L'interruption de trois jours avait déjà mis à rude épreuve les nerfs des Européens, engagés dans une course contre la montre pour éviter une crise énergétique cet hiver.
Les stocks de gaz en France sont "remplis à 92%". Un Conseil de défense sur la crise énergétique s'est tenu vendredi, dans la matinée, à l'Elysée. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a annoncé à l'issue de cette réunion que les stocks de gaz de la France étaient "remplis à 92%", un objectif atteint "avec deux mois d'avance". "L'objectif est de réduire de 10% notre consommation d'énergie" a encore chiffré la ministre, qui appelle à la "mobilisation générale". Elle promet que "la solidarité européenne" sera renforcée, et que les échanges d'électricité et de gaz avec l'Espagne et l'Allemagne vont augmenter.
Les Français consomment moins de gaz. La consommation de gaz des particuliers en France a baissé "d'environ 4 à 5%" depuis la guerre en Ukraine, a annoncé vendredi la directrice générale d'Engie. Catherine MacGregor s'est dite "relativement sereine" quant à la situation du gaz en France pour l'hiver prochain. "On voit déjà des signaux de demande où les gens commencent à faire attention, et ça c'est très encourageant", a déclaré la patronne du premier fournisseur de gaz en France, ex-GDF Suez, à l'antenne de RTL.
Un risque de pénurie. Les flux de gaz en provenance de Russie se sont taris et les Européens se préparent à un possible arrêt total, en rétorsion aux sanctions prises contre Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine. Jeudi, Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie, s'est déclarée "confiante" sur la "possibilité de passer l'hiver sans gaz russe", qui ne représente plus que 9% de l'approvisionnement en France. La situation est également tendue du côté de l'électricité, en raison de l'indisponibilité d'une partie du parc nucléaire, notamment pour des problèmes de corrosion.
"Eviter les coupures". Elisabeth Borne a demandé jeudi à EDF de tenir son calendrier de maintenance des réacteurs pour éviter à la France de devoir redémarrer une centrale à charbon. "Si on baisse notre consommation de gaz de 10%, il n'y aura pas de restrictions. C'est atteignable", a ajouté la Première ministre sur France Inter. "Si on ne fait pas ces économies, si l'hiver est froid, il pourra y avoir des restrictions mais elles ne concerneront pas les ménages", a-t-elle ajouté.