Cet article date de plus de deux ans.

Renforcement de l'Otan : quelles sont les missions des soldats français envoyés en Roumanie ?

La France doit prendre le commandement des opérations depuis la grande base aérienne de l'Otan, au bord de la Mer Noire, juste en face des combats à Odessa, en Ukraine.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Dehimi
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des soldats français sont arrivés sur la base de l'Otan de Constantza, le 3 mars 2022. (Daniel MIHAILESCU / AFP)

La tension est toujours de plus en plus forte en Ukraine. Le port stratégique de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, est "sous blocus" et subit des "attaques impitoyables" par les forces russes, a affirmé samedi le maire de la ville, au dixième jour de l'invasion et alors que Russes et Ukrainiens se préparent à un troisième round de négociations durant le week-end. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a regretté vendredi la décision de l'Otan de ne pas instaurer de zone d'exclusion aérienne en Ukraine, en pleine invasion russe : "Tous ces gens qui vont mourir à partir d’aujourd’hui vont aussi mourir à cause de vous" a-t-il lancé, dans une vidéo.

>> Guerre en Ukraine : suivez l’évolution de la situation

Les membres de l'Alliance ont en effet refusé vendredi d'imposer une "no fly zone" au-dessus de l'Ukraine, par crainte d'une escalade avec Moscou. Au même moment, les forces militaires de l'Otan convergent vers la Roumanie où est installée la grande base aérienne de Constanta, au bord de la Mer Noire, juste en face des combats à Odessa.

Dans les faits, ce déploiement est très important pour Bucarest, qui partage 650 km de frontière avec l'Ukraine. Les troupes de l’OTAN se sont renforcés il y a déjà un mois en Roumanie. L’armée américaine y a doublé se effectifs passant à 2.000 hommes stationnés. Les premiers renforts français, 250 chasseurs alpins, sont arrivés dès la fin du mois de février, quelques jours seulement après le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine, avec des blindés et des engins de combat.

>> Guerre en Ukraine : trois questions sur la zone d'exclusion aérienne réclamée par Volodymyr Zelensky mais refusée par l'Otan

La force française, qui va prendre la tête des opérations en tant que Nation-Cadre, continue de se déployer : ils seront 500 dimanche 6 mars quand la ministre des Armées française Florence Parly atterrira à la base aérienne de l’OTAN pour les saluer. Le porte-avion Charles-de-Gaulle se rapproche également de cette zone tout en restant en Méditerranée pour permettre aux chasseurs français d’effectuer des missions de reconnaissance et de dissuasion. 

"Nous voulons envoyer un message dissuasif vis-à-vis de la Russie afin que la Russie ne fasse pas un pas de plus et que la Russie ne se mette pas en tête de franchir cette limite que constitue l'Alliance atlantique ; nous sommes des pays qui sont liés par un pacte de solidarité et la Russie sait que si l'un d'entre nous était attaqué, alors c'est toute l'Alliance qui riposterait", avait prévenu jeudi la ministre des Armées Florence Parly au micro de franceinfo"Nous les avons déployés parce nous devons assistance et solidarité à des pays qui appartiennent à l'Union européenne, qui appartiennent à l'Alliance atlantique et qui sont au plus près de ce conflit", a-t-elle ajouté.

Allemands, Italiens, Polonais, Hollandais et Belges ont eux aussi renforcé leurs effectifs. Tous sont initialement rassemblés sur cette grande base de l’Otan de Constanta, au sud-est de la Roumanie, à deux heures de route de la zone de conflit ukrainienne. La Roumanie est en première ligne et les forces françaises auront un rôle croissant à jouer ici,confirmait ainsi vendredi le ministre roumain de la Défense.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.