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Crise ukrainienne : "La seule option, c’est la désescalade", affirme Bruno Le Maire

Bruno Le Maire appelle à ne "pas se laisser entraîner par les Américains sur une position qui ne serait pas celle des Européens".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, le 8 février 2022 sur France Inter. (FRANCEINTER / RADIO FRANCE)

La visite à Moscou d'Emmanuel Macron lundi pour rencontrer Vladimir Poutine sur la crise ukrainienne, "est plus que nécessaire", affirme Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, invité de France Inter mardi 8 février. "La seule option, c'est celle que défend le président, c’est la désescalade", défend-il. "Il n’y a pas d’autres voies que celle du dialogue direct avec Vladimir Poutine", poursuit Bruno Le Maire, qui prévoit qu'il "va durer des jours".

Selon lui, "l'escalade du conflit créera des difficultés insurmontables pour tous", notamment du point de vue économique, le risque étant "une nouvelle flambée du prix du gaz" et "par répercussion, une nouvelle flambée du prix de l'électricité". "C'est tout ce que nous voulons éviter", insiste le ministre. "Notre voie, ce n'est pas celle de l'affrontement, pas celle de l'escalade", répète-t-il.

Trois enjeux derrière la crise en Ukraine

Il y a, pour Bruno Le Maire, "trois enjeux" derrière ce conflit entre l'Europe et la Russie autour de la situation ukrainienne. Le premier enjeu, c'est celui de l'indépendance énergétique de l'Europe "pour pouvoir tenir tête à Vladimir Poutine". Le deuxième enjeu, "c'est celui du respect des frontières et de la souveraineté de l'Ukraine, de sa liberté de décision". Selon le ministre de l'Économie c'est sur cet enjeu que les Européens sont "au pied du mur" et "doivent montrer leur fermeté". Le troisième enjeu, c'est la place de la Russie. "Est-ce qu'elle dialogue, coopère avec l'Europe ou est-ce qu'elle bascule totalement du côté de la Chine ?", s'interroge-t-il.

"Il faut mesurer que depuis des années, les Ukrainiens perdent des soldats à la frontière du Donbass et de la Russie, des jeunes qui ont 20-22 ans", déplore Bruno Le Maire, alors qu’Emmanuel Macron doit maintenant se rendre à Kiev, en Ukraine. "Faire preuve de sang-froid, face à une épreuve pareille, quand vous avez des dizaines de milliers de troupes russes massées à votre frontière, cela mérite d'être salué", souligne Bruno Le Maire.

"Apporter le soutien à Kiev, au président Volodymyr Zelensky, au peuple ukrainien, c'est ce que doit faire le président de l'Union européenne en exercice et c'est ce que fait Emmanuel Macron."

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie

à France Inter

Par ailleurs, Bruno Le Maire appelle à ne "pas se laisser entraîner par les Américains sur une position qui ne serait pas celle des Européens" car "les Européens ont des intérêts différents" et "une position indépendante", alors que Joe Biden menace de bloquer le projet de gazoduc sous-marin Nord Stream 2 construit par Gazprom entre la Russie et l'Allemagne. "Une question stratégique pour la Russie et l'Europe, un des éléments clés de la solution à ce conflit", précise-t-il.

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