Envoi de troupes en Ukraine : Emmanuel Macron "a donné à Vladimir Poutine le spectacle de la division des Européens", dénonce François-Xavier Bellamy

En évoquant l'éventualité d'envoyer des troupes occidentales sur le sol ukrainien, "Emmanuel Macron a d’abord donné à Vladimir Poutine le spectacle de la division des Européens", a dénoncé François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux prochaines élections européennes, sur franceinfo lundi 18 mars. Le président de la République s'est de nouveau exprimé sur le sujet dans un entretien au Parisien samedi, réaffirmant que des opérations au sol seraient peut-être nécessaires "à un moment donné". Ces déclarations ont semé le trouble parmi les alliés de Paris, l'Allemagne en tête, et suscité la réprobation quasi-unanime des oppositions en France.

Cette proposition d'envoyer des troupes au sol en Ukraine est "assez irresponsable de la part d’un chef d’État qui a d’abord pour responsabilité de garantir l’unité de l’Europe", a commenté la tête de liste Les Républicains. Il estime qu'Emmanuel Macron est surtout "attendu pour soutenir l’Ukraine en matériel" et la France est "très en retard". François-Xavier Bellamy a rappelé que le Premier ministre polonais Donald Tusk avait tweeté il y a quelques jours "moins de mots, plus de munitions".

Emmanuel Macron a "fragilisé l'Europe tout entière"

En brandissant une doctrine militaire sur "l'ambiguïté stratégique", Emmanuel Macron "a fragilisé et la France et sa position, et l'Ukraine et sa défense, et l'Europe tout entière", estime-t-il. "Il a pris une responsabilité immense. En réalité, pourquoi ? Pour une raison très simple et que tout le monde voit bien, malheureusement, pour recréer un clivage politique national", a affirmé François-Xavier Bellamy.

Mais selon lui, la "réalité inavouable" qu'Emmanuel Macron "cherche à dissimuler par des déclarations qui, finalement, ne sont d'aucune aide aux forces ukrainiennes sur le terrain", c'est que "la France, aujourd'hui, est le 15ᵉ pays donateur de munitions, de matériel, d'équipement à l'armée ukrainienne", a-t-il poursuivi.

Ne pas mettre l'Ukraine et la Russie "sur le même plan"

Lors du lancement de la campagne de La France insoumise à Villepinte en vue des élections européennes samedi, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que "la paix est possible" avec comme issue "des garanties mutuelles" pour l'Ukraine et la Russie. "Toute position qui consiste à mettre sur le même plan les deux camps contribue à une forme de relativisme absolument indécent et dangereux. Dangereux pour l'Europe", a souligné la tête de liste Les Républicains. Selon lui, la guerre prendra fin "quand les Ukrainiens voudront, décideront, choisiront de négocier la paix à leurs conditions".