La guerre du gaz entre l'Ukraine et la Russie en trois actes
Gazprom demande à Kiev de payer les commandes à l'avance. Dans le cas contraire, les livraisons de gaz prévues en juin seront interrompues. En réaction, l'Ukraine menace de poursuivre la Russie en justice.
Sur le plan économique, les tensions entre l'Ukraine et la Russie se cristallisent autour de la question du gaz. Lundi 12 mai, la Russie menace l'Ukraine d'arrêter les livraisons de gaz. Mardi, Kiev contre-attaque en accusant le Kremlin de lui avoir volé du gaz et en le menaçant de poursuites judiciaires.
Francetv info revient sur cette bataille à coups de milliards de dollars.
Acte 1 : la Russie menace de couper les livraisons de gaz
Lors d'une rencontre avec le Premier ministre russe, lundi 12 mai, le président du géant gazier Gazprom, Alexeï Miller, menace Kiev de livrer "zéro mètre cube de gaz en juin" au pays si la facture n'est pas réglée à l'avance.
"Ils ont la possibilité de régler cette facture d'ici fin mai", souligne le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev. "Pour l'instant, nous n'observons pas de la part des Ukrainiens une telle volonté, et c'est malheureux, ajoute-t-il. Ils ont l'argent pour cela (...), nous savons que l'Ukraine a reçu de l'argent au titre de la première tranche du crédit du Fonds monétaire international."
Acte 2 : Gazprom réclame le paiement de juin à l'avance
Mardi 13 mai, Gazprom réclame à la compagnie publique ukrainienne Naftogaz 1,66 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros) de prépaiement pour ses livraisons de gaz du mois de juin. Kiev a jusqu'au 2 juin pour régler la facture.
"Les arriérés s'établissent actuellement à 3,5 milliards de dollars, et personne ne peut douter du fait que c'est un argument de poids et relativement objectif pour utiliser la clause de prépaiement dans le contrat", commente le porte-parole du géant gazier, Sergueï Kouprianov.
Acte 3 : Kiev accuse Moscou de lui avoir volé du gaz
Peu après, le Premier ministre ukrainien par intérim, Arseni Iatseniouk, contre-attaque. Il menace la Russie de la poursuivre en justice si elle ne baisse pas le prix de son gaz. Il l'accuse en outre d'avoir volé à l'Ukraine plus de 2 milliards de mètres cubes de gaz en annexant la Crimée.
"Nous avons envoyé à Gazprom une notification [et nous demandons à la Russie un] accord basé sur les conditions de marché. Si la Russie le rejette, nous la poursuivrons devant la Cour [d'arbitrage] de Stockholm", avertit le chef du gouvernement ukrainien.
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