Guerre en Ukraine : à Niu-York, près de la ligne de front dans Donbass, les habitants se disent "à bout de nerfs”
Dans le Donbass où les habitants connaissent la guerre depuis 2014, la menace de l’offensive russe se précise. Reportage dans la petite ville de Niu-York, près de la ligne de front.
Le Donbass est devenu la cible prioritaire de l’armée russe après l’échec de la bataille de Kiev. La guerre dans cette région de l’est de l’Ukraine, les habitants la vivent depuis 2014, pris en étau entre les séparatistes pro-russes et l’armée ukrainienne. La ligne de front est à deux kilomètres à peine de Niu-York, une petite ville de 10 000 habitants avant la guerre, la moitié aujourd’hui. "Vous entendez ?, lance Svetlana alors que des bombardements résonnent. C'est presque tout le temps comme ça."
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Svetlana compte rester à Niu-York. Elle ne veut pas abandonner sa belle mère, très âgée, qui dépend uniquement d’elle. "Nous sommes habitués, explique-t-elle, mais nous sommes aussi à bout de nerfs. Nous sommes épuisés." Mais d'autres, comme Sergueï cherchent désespérément à quitter la ville. "Nous ne pouvons pas fuir, car le bus est en panne", explique l’homme de 29 ans qui ne comprend pas ceux qui veulent rester.
"Ils devraient quitter la ville pour laisser notre armée faire son travail et combattre ces animaux, qui pourraient utiliser la population comme boucliers humains."
Sergeï, Ukrainien
Un sentiment qui n'est pas partagé par tout le monde d'ici. Une dame d'une soixantaine d'années rentre chez elle après avoir fait quelques courses. Elle ne craint pas l'offensive russe qui se prépare. Il y a même de la nostalgie dans ses propos : "Je suis née en Union soviétique. J'ai vécu dans un pays extraordinaire, un pays magnifique." Cette petite ville du Donbass symbolise à elle seule le conflit entre Kiev et Moscou : en grande partie russophone et russophile, elle reste attachée à l'unité de l'Ukraine.
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