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Guerre en Ukraine : à Odessa, l'économie est à l'arrêt mais les habitants ont appris "à être débrouillards"

L’Ukraine s’enfonce dans la guerre et voit son activité économique dégringoler. Exemple à Odessa où le groupe français Atlantic, spécialisé dans le génie thermique, a dû arrêter sa production.

Article rédigé par Vanessa Descouraux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des barricades installées par les habitants d'Odessa (Ukraine), dans le centre-ville, le 10 mars 2022. (VIACHESLAV ONYSHCHENKO / MAXPPP)

Dans son français irréprochable, Alexandre Garatchouk dit de lui-même qu'il est un habitant d’Odessa "purs sucres" : "Je considère l'Ukraine comme mon pays, mais la France ne m'est pas étrangère." S'il emploie le pluriel c'est en référence à ses origines multiples : ukrainiennes, polonaises, allemandes, belges, lituaniennes... Il ne sait même pas exactement où arrêter la liste. Un vrai enfant d’Odessa, la troisième ville d'Ukraine connue pour son cosmopolitisme. Un ingénieur désoeuvré dans cette cité portuaire à l'économie asphyxiée par l'invasion russe.

"Ce n'est pas du tout l'improvisation d'un fou"

Ancien universitaire, Alexandre Garatchouk travaille aujourd’hui comme conseiller de direction du groupe français Atlantic, spécialisé dans le génie climatique. Mais l'usine est à l’arrêt. Les 250 employés perçoivent toujours leur salaire malgré la suspension des activités : "Nous avons besoin d'acier. Nous avons besoin de composants pour faire tourner notre production. Donc, le redémarrage de notre activité n'est pas pour demain, malheureusement, déplore Alexandre Garatchouk. On peut trouver des solutions. La vie en Ukraine apprend à être débrouillard."

"L'expérience des pénuries, ça fait seulement à peine 20 ans qu'on ne l'a plus. Donc, on survivra."

Alexandre Garatchouk, conseiller dans le génie climatique

à franceinfo

Le groupe Atlantic fabrique des chauffe-eau, pompes à chaleur... toute une gamme de solutions pour moins dépendre du gaz russe pour se chauffer, résume cet habitant d'Odessa. Il y a quelques jours, près de son usine, située à la sortie de la ville, Alexandre Garachouk raconte un groupe de combattants russes a ouvert le feu sur des militaires ukrainiens. Des infiltrés envoyés par Moscou tant redoutés : "Ils ont été interceptés, encerclés et capturés au terme d'une fusillade qui a duré, selon les gardes de notre usine, des heures. Ça prouve le fait que c'était bien pensé, bien organisé, que l'infiltration de l'Ukraine a commencé, selon quelques sources, à partir d'environ novembre-décembre 2021. La Russie a soigneusement préparé son offensive. Ce n'est pas du tout l'improvisation d'un fou."

Ces commandos infiltrés sont aujourd’hui une peur difficile à percevoir tant cette menace reste invisible. En attendant d’attaquer la ville, conclut Alexandre Garachouk, Vladimir Poutine veut y mettre le "bardak", le bordel en russe.

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