Guerre en Ukraine : avant Emmanuel Macron, quels sont les dirigeants occidentaux qui se sont déjà rendus à Kiev ?
Le président français est arrivé dans la capitale ukrainienne à bord d'un train, accompagné de l'Allemand Olaf Scholz et de l'Italien Mario Draghi. Ce déplacement était attendu de longue date côté ukrainien.
La photographie a déjà fait le tour du monde. Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre italien Mario Draghi ont fait route vers Kiev, jeudi 16 juin, à bord d'un train spécial parti de Pologne. Les trois dirigeants européens sont venus rencontrer leur homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
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Le chef de l'Etat ukrainien souhaite que son pays puisse être candidat à l'Union européenne et réclame une accélération des livraisons d'armes occidentales pour résister à la poussée des forces russes. Ce voyage, pour discuter de ces sujets, a tardé à se concrétiser, au point de constituer l'un de nombreux sujets de crispation entre Paris et Kiev. Avant Emmanuel Macron, plusieurs dirigeants occidentaux s'étaient en effet déplacés dans le pays frappé par la guerre.
15 mars : une première avec les dirigeants polonais, tchèque et slovène
Les Premiers ministres de Pologne, de République tchèque et de Slovénie ont été les premiers dirigeants étrangers à se rendre à Kiev depuis le lancement de l'offensive militaire russe contre l'Ukraine. Le 15 mars, le Polonais Mateusz Morawiecki, le Tchèque Petr Fiala et le Slovène Janez Jansa ont franchi la frontière entre la Pologne et l'Ukraine à bord d'un train, tôt dans la matinée. Le principe de ce déplacement avait été décidé la semaine précédente lors d'un sommet européen à Versailles. Mateusz Morawiecki profite de cette visite pour appele l'UE à "très rapidement donner à l'Ukraine le statut de candidat" à l'adhésion.
1er avril : la présidente du Parlement européen rencontre Volodymyr Zelensky
Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, est la première dirigeante d'une institution européenne à se rendre à Kiev, le 1er avril. Devant le Parlement ukrainien, réuni en session extraordinaire, en dépit des combats, elle promet le soutien des institutions européennes. "Nous vous aiderons à reconstruire vos villes (…) lorsque cette guerre illégale, non provoquée et inutile sera finie", assure-t-elle. Volodymyr Zelensky lui dit sa "reconnaissance" d'être venue "héroïquement" et "personnellement" dans la capitale ukrainienne.
Courage, strength, resolve.
— Roberta Metsola (@EP_President) April 1, 2022
With @ZelenskyyUa in Kyiv
Slava Ukraini!#StandWithUkraine pic.twitter.com/SNc2pLwQ0y
8 avril : Ursula von der Leyen se rend à Boutcha
La présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, se rend le 8 avril à Boutcha, une petite ville au nord-ouest de Kiev devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine. Accompagnée du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et du Premier ministre slovaque, Edouard Heger, elle va voir les fosses communes creusées pour y enterrer les dizaines de civils tués dans les combats. "Notre humanité a été brisée à Boutcha", déclare-t-elle ensuite en conférence de presse à Kiev.
Evoquant l'ambition de l'Ukraine de rejoindre l'UE, Ursula von der Leyen assure : "Nous sommes avec vous quand vous rêvez d'Europe." Elle remet aussi à Volodymyr Zelensky un questionnaire qui servira de "base" aux discussions des prochaines semaines. "C'est là que commence votre chemin vers l'Europe et l'Union européenne", souligne-t-elle.
9 avril : Boris Johnson promet des armes
Le Premier ministre britannique Boris Johnson est le premier dirigeant du G7 à se rendre à Kiev, le 9 avril. Arrivé lui aussi en train depuis la Pologne, il est filmé déambulant dans les rues de la capitale ukrainienne avec Volodymyr Zelensky. Il dit vouloir montrer le "soutien indéfectible" du Royaume-Uni à l'Ukraine et rend hommage à l'armée ukrainienne pour "le plus grand fait d'armes du XXIe siècle". Il s'engage aussi à fournir à l'Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires.
"C'est grâce au leadership inébranlable du président Zelensky et à l'héroïsme invincible et au courage du peuple ukrainien que les desseins monstrueux de Poutine sont déjoués", déclare Boris Johnson après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky. "Cette visite est une manifestation du soutien décisif, fort et constant du Royaume-Uni à l'Ukraine. Nous l'apprécions et nous nous en souviendrons toujours", salue le dirigeant ukrainien, qui ajoute : "D'autres pays doivent suivre l'exemple."
9 avril : le chancelier autrichien se déplace à Kiev puis à Moscou
L'Autriche est membre de l'Union européenne, mais elle n'est pas membre de l'Otan. Ce qui n'empêche pas son chancelier Karl Nehammer de se rendre lui aussi à Kiev pour afficher sa solidarité. "Il est important que, dans le cadre de notre neutralité, nous soutenions l'Ukraine tant sur le plan humanitaire que politique", déclare-t-il.
Deux jours plus tard, le chancelier autrichien est reçu par Vladimir Poutine à Moscou, une première pour un dirigeant européen depuis le début de l'invasion russe. "La discussion avec le président Poutine a été franche, ouverte et difficile", résume Karl Nehammer après coup.
28 avril : le patron de l'ONU constate les dégâts
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, prend à son tour le chemin de l'Ukraine à la fin du mois d'avril. Il se rend à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions. "J'imagine ma famille dans une de ces maisons aujourd'hui détruites et noircies, y déclare-t-il. Je vois mes petites-filles courir en panique." Et de conclure : "La guerre est une absurdité au XXIe siècle, aucune guerre n'est acceptable au XXIe siècle." Un peu plus tard, à Boutcha, il demande à Moscou de "coopérer" avec la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre.
Mais son séjour est également marqué par des bombardements russes qui frappent la capitale ukrainienne dans la soirée. "Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l'ONU et tout ce que l'organisation représente", commente peu après Volodymyr Zelensky. Les forces russes, de leur côté, affirment avoir détruit les ateliers d'une "entreprise spatiale" avec "des armes de haute précision de longue portée".
20 avril : Charles Michel dénonce des "crimes de guerre"
Charles Michel, président du Conseil européen, l'instance représentant les Etats membres de l'UE, se rend le 20 avril à Kiev, au moment où l'Ukraine fait face à une nouvelle offensive d'ampleur de la Russie dans l'est du pays. Il se dit "extrêmement impressionné" par le "commandement personnel" de Volodymyr Zelensky. "Vous n'êtes pas seuls, nous sommes avec vous et nous ferons tout notre possible pour vous soutenir et pour faire en sorte que l'Ukraine gagne la guerre", déclare-t-il lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien.
Vladimir Poutine "ne réussira ni à détruire la souveraineté de l'Ukraine, ni à diviser l'Union européenne", lance-t-il aussi, saluant la capacité des Vingt-Sept à "prendre des décisions tous ensemble, à l'unanimité" sur plusieurs vagues de sévères sanctions adoptées contre la Russie.
Charles Michel se rend lui aussi à Borodianka, près de Kiev, théâtre de "massacres" de civils par les troupes russes, selon les autorités ukrainiennes. Il y dénonce des "crimes de guerre" de Moscou.
8 mai : Justin Trudeau témoin de "la brutalité de la guerre"
La visite n'avait pas été annoncée, pour des raisons de sécurité. Le 8 mai, le Premier ministre canadien Justin Trudeau fait également le déplacement à Kiev, où il suit une réunion du G7 en compagnie de son homologue ukrainien. "Vladimir Poutine est responsable de ces odieux crimes de guerre, affirme-t-il en conférence de presse. Il devra rendre des comptes."
Plus tôt dans l'après-midi, Justin Trudeau visite Irpin dans la banlieue de Kiev, ville dévastée par des combats intenses entre les armées ukrainienne et russe, avant son occupation en mars par les Russes. "J'ai été témoin de la brutalité de la guerre illégale menée par la Russie", commente-t-il face aux journalistes.
Justin Trudeau, sa vice-Première ministre Chrystia Freeland et sa ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly hissent ensemble leur drapeau à l'ambassade du Canada, après sa réouverture.
Le même jour, Jill Biden, la Première Dame des Etats-Unis, fait une brève visite surprise, rencontrant la Première dame ukrainienne Olena Zelenska dans une école proche de la frontière slovaque. "Le peuple américain se tient aux côtés du peuple ukrainien", assure l'épouse de Joe Biden.
9 mai : Charles Michel visite Odessa
Le président du Conseil européen Charles Michel revient en Ukraine dans le cadre d'une visite surprise le 9 mai. Il se rend cette fois à Odessa, grande ville portuaire stratégique du sud du pays. Il rencontre le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. Dans une vidéo publiée par ses services, on peut voir Charles Michel visiter le port et regarder des immeubles éventrés, accompagné du chef du gouvernement ukrainien, du gouverneur de la région, Maxime Martchenko, et de gardes armés.
Plus tôt dans la journée, le président du Conseil européen a été forcé de s'abriter en raison de frappes de missiles dans la région. Volodymyr Zelensky, qui s'est entretenu avec le responsable belge par visioconférence, avait ensuite remercié Charles Michel pour son "courage" et sa visite à Odessa, selon un communiqué de la présidence.
11 juin : Ursula von der Leyen de retour pour parler d'Europe
Deux mois après sa précédente visite, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen retourne à Kiev, le 11 juin, pour évoquer les aspirations ukrainiennes d'intégration à l'Union européenne et la reconstruction du pays. "Je suis de retour à Kiev pour rencontrer le président Zelensky et le Premier ministre Chmyhal. Nous ferons le point sur le travail commun nécessaire à la reconstruction et sur les progrès accomplis par l'Ukraine sur la voie de l'Europe", déclare-t-elle.
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