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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 16 février

Evguéni Prigojine, chef de la milice russe Wagner, estime que Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, ne tomberait pas avant "mars ou avril".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Ukrainiens tirent en direction des positions russes à Bakhmout (Ukraine), le 16 février 2023. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

L'Ukraine a annoncé avoir subi de nouvelles frappes de missiles et de drones dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 février, faisant au moins un mort civil. D'après l'armée de l'air, 16 des 32 missiles lancés dans la nuit par la Russie ont pu être abattus.

En parallèle, dans un entretien à la BBC jeudi (en anglais), le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rejeté l'idée de tout "compromis" avec Moscou au sujet du territoire ukrainien. "Nous voulons des garanties de sécurité. Tout compromis territorial nous affaiblirait en tant qu'Etat", a-t-il défendu. "Dialoguer avec lui [Vladimir Poutine] ? Non. Car il n'y a pas de confiance." 

Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée, près d'un an après le début de la guerre en Ukraine

Pour Wagner, Bakhmout ne tombera pas avant "mars ou avril"

Evguéni Prigojine, chef de la milice russe Wagner, a jugé que Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, ne tomberait pas avant "mars ou avril". "Je pense que c'est mars ou avril. Pour prendre Bakhmout, il faut couper toutes les routes d'approvisionnement" ukrainiennes, a-t-il déclaré dans une vidéo. "Je pense qu'on aurait pris Bakhmout s'il n'y avait pas cette monstrueuse bureaucratie militaire et si on ne nous mettait pas des bâtons dans les roues tous les jours", a-t-il ajouté, ne cachant pas ses différends avec la hiérarchie militaire.

"Nous savions" : le chef de l'Otan revient sur le début du conflit

Près d'un an après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a confié à l'AFP comment il avait acquis la certitude que l'offensive débuterait le 24 février 2022. "La nuit a été très courte, car je savais qu'à un moment donné, dans les heures qui suivraient, quelqu'un allait me réveiller. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé. Vers 4 heures du matin, j'ai été appelé par mon chef d'état-major. Il m'a juste dit brièvement : 'Ils sont là', ce qui signifiait que l'invasion avait commencé. Ce ne fut pas une surprise pour nous, car nous l'attendions". 

Jeudi, Jens Stoltenberg a également déclaré que l'Otan devait se préparer à une longue confrontation dans sa relation avec la Russie. "Le président Poutine veut une Europe différente, une Europe où il peut contrôler ses voisins, où il peut décider ce que les pays peuvent faire", a déploré le secrétaire général de l'Alliance atlantique. "Nous devons être prêts pour le long terme. Cela peut durer de très nombreuses années (...) L'Otan cherchera toujours une meilleure relation. Mais avec le comportement actuel du régime (russe), il n'y a aucun moyen." 

"Nous sommes là pour nous assurer que l'Ukraine gagne cette guerre", a-t-il poursuivi, ajoutant que "si le président Poutine gagne en Ukraine, ce sera une tragédie pour les Ukrainiens. Mais ce sera aussi dangereux pour nous tous". 

La Biélorussie ne combattra avec Moscou que si elle est attaquée

"Je suis prêt à combattre avec les Russes depuis le territoire de la Biélorussie uniquement dans un cas : si ne serait-ce qu'un soldat arrive de là-bas [l'Ukraine] avec une arme sur notre territoire pour tuer nos gens", a déclaré jeudi le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, lors d'une rare rencontre avec des médias étrangers à Minsk. "Cela n'est pas seulement valable pour l'Ukraine, mais aussi pour tous les autres voisins", a poursuivi le chef d'Etat.

La Biélorussie sert de base arrière à l'offensive russe déclenchée il y a un an contre l'Ukraine. Des soldats et équipements russes y sont encore déployés aujourd'hui. Selon de nombreux analystes, le Kremlin fait pression sur Alexandre Loukachenko pour qu'il ordonne à son armée de rejoindre l'offensive.

La lauréate ukrainienne du Nobel de la paix demande un tribunal spécial

L'Ukrainienne Oleksandra Matviïtchouk, dont l'ONG est colauréate du prix Nobel de la paix, a appelé jeudi l'ONU et l'Union européenne à soutenir la mise en place d'un tribunal spécial afin de juger les plus hauts responsables russes, jusqu'au président Vladimir Poutine. "Nous devons casser le cercle de l'impunité", a défendu auprès de l'AFP la présidente du Centre pour les libertés civiles (CCL), qui documente les crimes de guerre commis par les troupes russes en Ukraine.

De nouvelles sanctions contre la Russie en préparation

Les Etats-Unis et leurs alliés préparent l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie pour le 24 février, un an précisément après le début de l'invasion en Ukraine. "Vous allez voir autour du 24 un nouveau gros paquet de sanctions des Etats-Unis et de tous nos alliés partenaires du G7", a déclaré face à la presse l'Américaine Victoria Nuland, secrétaire d'Etat adjointe aux Affaires politiques.

"Ces sanctions vont approfondir et élargir dans certaines catégories les mesures que nous avons déjà prises, tout particulièrement pour limiter le flux de technologies vers l'industrie de la défense russe", a-t-elle précisé. La responsable a également souligné que ces sanctions cibleraient des personnes, renforceraient les restrictions bancaires et toucheraient des pays tiers qui permettent à la Russie de contourner les sanctions.

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