Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 5 octobre

La frappe sur le village de Groza, dans l'est du pays, a provoqué l'émoi de la communauté internationale. Selon le dernier bilan des autorités ukrainiennes, 51 personnes sont mortes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des secouristes s'activent dans le village de Groza, près de Koupiansk, en Ukraine, après une frappe russe survenue le 5 octobre 2023. (AMADEUSZ MIKOLAJ SWIERK / ANADOLU AGENCY / AFP)

Au moins 51 personnes, dont un enfant, ont perdu la vie, jeudi 5 octobre à Groza. Ce petit village de l'est de l'Ukraine a été frappé vers 13h15 (heure locale) alors qu'un groupe de personnes étaient réunies pour les funérailles d'un soldat ukrainien, mort au combat, a précisé un porte-parole du Parquet régional. Six personnes ont également été blessées dans cette attaque attribuée à la Russie, qui a ému la communauté internationale. D'autres frappes ont marqué la journée du jeudi 5 octobre, voici ce qu'il faut en retenir. 

"Un acte de terrorisme totalement délibéré" pour le président ukrainien 

Volodymyr Zelensky se trouvait en Espagne, jeudi, pour assister à une réunion avec des dirigeants européens, lorsqu'il a appris le drame. Le président ukrainien a dénoncé, dans la foulée, devant la presse une "attaque terroriste inhumaine", contre ce village situé à proximité de la ligne de front.

Le groupe touché par cette frappe était massé dans un magasin et dans un café de cette bourgade de 330 âmes, située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Koupiansk. Le gouverneur régional Oleg Synegoubov a décrit le drame de Groza comme étant l'attaque la plus meurtrière dans la région de Kharkiv depuis le début de l'invasion russe. Trois jours de deuil ont été décrétés. 

"Effroyable", des "atrocités russes" à "un niveau encore plus sinistre" : la communauté internationale sous le choc

La porte-parole de la Maison Blanche a évoqué un acte "effroyable" vécu jeudi par l'Ukraine à Groza. Cette attaque "sanglante" a également fait réagir le chef de la diplomatie de l'Union Européenne : "les atrocités russes atteignent un niveau encore plus sinistre", a écrit Josep Borrell sur son compte X (ex-Twitter). 

"Les attaques intentionnelles contre les civils sont des crimes de guerre", a poursuivi Josep Borell en avertissant les "dirigeants russes", les "commandants", les "auteurs et complices de ces atrocités" qu'ils "devront rendre des comptes", a-t-il ensuite précisé dans un communiqué. 

Cette attaque à Groza démontre, pour le Premier ministre britannique, "le degré de dépravation auquel les forces russes sont prêtes à s'abaisser", a commenté Rishi Sunak.

"Des accords clairs" entre Européens et Ukrainiens

"Il n'est possible de protéger les gens contre de telles attaques (...) qu'à l'aide de la défense antiaérienne", a martelé Volodymyr Zelensky depuis Grenade (Espagne), au sommet de la Communauté politique européenne qui réunit près de 50 dirigeants européens. Le président ukrainien a évoqué la livraison d'un nouveau système américain Patriot à Kiev, après sa rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz au sommet espagnol. 

Alors que la crise politique à Washington laisse douter sur la poursuite de l'aide, apportée à Kiev, Volodymyr Zelensky a également affirmé avoir reçu des "accords clairs" lors du sommet de Grenade. Des pays européens ont promis de livrer des systèmes de défense antiaériens et d’artillerie. Une annonce "très [importante] avant l'hiver", a commenté Volodymyr Zelensky avant de remercier l'Espagne, l'Italie, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, sur son compte Telegram.

Kiev perd, en revanche, l'aide militaire fournie par la Slovaquie. A la suite du succès électoral de partis opposés à l'aide à l'Ukraine voisine, Bratislava a décidé de geler ses décisions sur le soutien militaire à Kiev, dans l'attente du nouveau gouvernement, a annoncé la présidence.

Kherson de nouveau ciblée par des bombardements

Un peu avant 9h30 (heure locale), le centre de Kherson a été bombardé, a annoncé le bureau du procureur général d’Ukraine dans un communiqué. Un homme et une femme, qui se trouvaient dans la rue, ont été tués. Un hôpital de la région a également été "partiellement détruit" dans la nuit de mercredi à jeudi, blessant deux personnes.

Kiev affirme avoir abattu la quasi-totalité des drones envoyés par la Russie sur l'Ukraine, pendant la nuit.

Une ville russe attaquée par des armes à sous-munitions

Un peu plus tôt dans la journée de jeudi, le gouverneur de la région russe de Koursk a accusé l'armée ukrainienne d'avoir tiré des bombes à sous-munitions sur la ville de Rylsk, près de la frontière avec l'Ukraine.

Roman Starovoït a affirmé que l'utilisation de cette arme décriée a fait une blessée civile. Les bombes à sous-munitions sont des sortes d'obus creux, qui contiennent elles-mêmes d'autres bombes plus petites, pouvant disperser plusieurs centaines de petites charges explosives. Les Etats-Unis ont annoncé, début juillet, livrer ce type d'armes à l'Ukraine

Plus de 26 000 Ukrainiens portés disparus depuis le début du conflit

Depuis le début de l'invasion ruse, en février 2022, 26 000 Ukrainiens ont disparu, n'ont plus donné de nouvelles. "Parmi eux, 11 000 sont des civils et environ 15 000, [sont] des militaires", a annoncé un vice-ministre de l'Intérieur, Leonid Tymtchenko, à la télévision nationale. 

Ce bilan provisoire ne concerne que les Ukrainiens dont les données ont pu être "officiellement vérifiées", ajoute la porte-parole du ministre. "Ce chiffre pourrait encore augmenter" au fur et à mesure de la poursuite des vérifications. L'Ukraine ne dévoile pas la totalité de ses pertes humaines dans cette guerre, en particulier ses pertes militaires.

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