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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 9 mars

Des frappes russes massives de missiles et de drones, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 6min
Des voitures endommagées après une attaque d'artillerie qui a fait un mort et un blessé à Volnovakha, sur le territoire contrôlé par la Russie, le 9 mars 2023. (STRINGER / ANADOLU AGENCY / AFP)

Un déluge de feu. Des frappes russes massives de missiles et de drones en Ukraine, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts, jeudi 9 mars, et privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporijjia. La Russie a qualifié ces frappes de "représailles" à une incursion sur son territoire le 2 mars de "saboteurs" ukrainiens. Franceinfo revient sur les évènements marquants du jour sur le front de la guerre en Ukraine. 

Des frappes de missiles et de drones font au moins six morts

Dans la région de Lviv (ouest), un tir sur un quartier résidentiel a tué au moins cinq personnes, a rapporté le gouverneur, tandis que celui de la région de Dnipro (centre-est) a annoncé qu'un homme de 34 ans avait été tué.

Les frappes ont coupé l'électricité, l'eau et le chauffage à Kharkiv, grande ville du nord-est, et privé de chauffage 40% des usagers à Kiev, selon les autorités respectives. A Kiev, des explosions ont touché des quartiers sud et ouest, selon le maire. Trois personnes ont été blessées, a indiqué la police.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi soir, dans son message quotidien sur internet, "une nouvelle tentative par l'Etat terroriste de combattre la civilisation, qui a temporairement coupé le courant, le chauffage et l'eau dans certaines de nos régions et de nos villes".

Selon l'armée ukrainienne, la défense antiaérienne a abattu 34 des 81 missiles lancés par Moscou, et quatre drones explosifs Shahed de fabrication iranienne. Aucun des six missiles Kinjal utilisés par les Russes pour cette attaque n'a pu être abattu, selon Kiev.

La centrale nucléaire Zaporijjia temporairement privée d'électricité

La gigantesque centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par l'armée russe dans le sud de l'Ukraine, a également été brièvement coupée du réseau électrique ukrainien, a affirmé l'opérateur nucléaire ukrainien Energoatom.

Des générateurs diesel de secours ont été enclenchés pour assurer une alimentation minimale des systèmes de sécurité, selon Energoatom, qui avait mis en garde contre le risque d'un accident nucléaire. Dans l'après-midi, l'opérateur d'électricité Ukrenergo a annoncé avoir "rétabli l'alimentation électrique à la centrale".

"On joue avec le feu", a prévenu depuis Vienne le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi. "C'est une violation grave de la sécurité nucléaire, provoquée par la Russie", a abondé le haut représentant de l'Union européenne Josep Borell.

La Russie qualifie ces frappes de "représailles"

Moscou a qualifié ces frappes, qu'elle a effectuées notamment à l'aide de nouveaux missiles hypersoniques Kinjal, de "représailles" à une incursion sur son territoire le 2 mars de "saboteurs" ukrainiens.

La Russie a régulièrement bombardé les installations énergétiques ukrainiennes, plongeant des millions de personnes dans le noir et le froid, mais ces attaques étaient devenues moins nombreuses ces derniers temps.

La bataille pour Bakhmout continue de faire rage

Par ailleurs, dans l'est de l'Ukraine, la bataille pour la ville-symbole de Bakhmout continue de faire rage. Après avoir annoncé la veille la prise de la partie orientale de la cité, le patron de l'organisation paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé jeudi que ses combattants avaient conquis le petit village de Doubovo-Vassylivka, au nord de Bakhmout.

Bakhmout pourrait tomber "dans les prochains jours", a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.  

Un projet d'attentat imputé à Kiev en Transdniestrie

En Moldavie, les séparatistes prorusses de Transdniestrie ont assuré que l'Ukraine avait voulu commettre un attentat dans le centre de leur capitale, Tiraspol, pour "éliminer" leurs dirigeants et faire "un grand nombre de victimes". "J'ai déjà donné l'ordre au ministre des Affaires étrangères de préparer des déclarations à tous les membres du Conseil de sécurité de l'ONU. (...) Nous (les) appellerons pour examiner cette situation et assurer notre sécurité", a déclaré en russe le chef des séparatistes, Vadim Krasnoselskiï, dans une allocution télévisée.

Le Premier ministre moldave, Dorin Recean a affirmé "ne pas avoir confirmation" de ces allégations, et les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont dénoncé une "provocation orchestrée par le Kremlin". La Moldavie et les Occidentaux accusent régulièrement Moscou d'utiliser la Transdniestrie pour déstabiliser encore davantage l'Ukraine voisine.

Une réunion lundi à Genève entre la Russie et l'ONU sur l'accord céréalier

La Russie a annoncé la tenue lundi d'une réunion à Genève avec l'ONU portant sur l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. Plus tôt, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait qualifié de "compliquées" les négociations visant à prolonger l'accord qui avait permis de reprendre les exportations de céréales ukrainiennes, malgré l'offensive de Moscou.

"L'Initiative des céréales en mer Noire", appellation officielle de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes depuis les ports d'Ukraine, découle d'un pacte scellé le 22 juillet ayant permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par l'attaque russe en Ukraine. Vital pour l'approvisionnement alimentaire mondial, il a été reconduit mi-novembre pour les quatre mois d'hiver et expire le 18 mars prochain. 

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