Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 2 octobre

La victoire de l'Ukraine "dépend directement" de la coopération entre Kiev et ses alliés occidentaux, a déclaré Volodymyr Zelensky, lundi 2 octobre. Le président ukrainien a reçu, à Kiev, la plupart des ministres des Affaires étrangères de l'Union Européenne. Ils sont venus préciser le "soutien durable" qu'ils souhaitent apporter à l'Ukraine, alors que, quelques heures plus tôt, le Kremlin s'est dit persuadé que l'aide fournie à Kiev allait diminuer, du fait d'une "lassitude" qui allait "s'accroître dans différents pays". Voici ce qu'il faut retenir de cette journée. 

A Kiev, une "réunion historique" des ministres des Affaires étrangères européens

"Ensemble". La ministre des Affaires étrangères française a partagé, avec ce seul commentaire, la photo prise à Kiev avec vingt-trois de ses homologues, réunis en Conseil des ministres, lundi, autour de Volodymyr Zelensky. Les ministres polonais, hongrois et letton étaient absents à la table de ce Conseil des ministres délocalisé.  

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Josep Borrell a qualifié cette réunion "d'historique" : une première dans ce "pays candidat et futur membre" de l'UE a poursuivi Josep Borell dans un message posté sur le réseau social X. Si cette rencontre reste informelle, les Etats membres ont tracé les contours d'un "soutien durable" qu'ils comptent apporter à l'Ukraine.

Dmytro Kouleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, les a notamment appelés à unir "leurs forces" pour garantir la sécurité [du] corridor [en mer Noire]" afin qu'il puisse "fonctionner à pleine capacité" et permettre à l'Ukraine d'y exporter ses céréales.

Une réponse à la "lassitude" occidentale évoquée par Moscou

La ministre française Catherine Colonna a notamment déclaré que cette réunion devait montrer à Moscou que la Russie "ne doit pas compter" sur la "lassitude" de l'UE. Quelques heures plus tôt, le Kremlin s'était dit persuadé que la "lassitude" allait "s'accroître dans différents pays" occidentaux qui apportent leur soutien à l'Ukraine, en ciblant plus particulièrement les Etats-Unis.

Vladimir "Poutine se trompe s'il pense qu'il va tenir plus longtemps que nous", a répliqué, dans la foulée, la porte-parole de la Maison-Blanche. Ce week-end, l'accord sur le budget voté en urgence au Sénat américain n'a pas inclus de nouvelle aide pour Kiev. Mais Joe Biden a ensuite promis que les Etats-Unis "n'abandonneraient pas" l'Ukraine et qu'un projet de loi à venir devait préciser le montant accordé à la nouvelle aide à destination de Kiev. 

Kiev passe commande auprès de plusieurs industriels français

Des groupes de l'armement français sont revenus avec le carnet de commandes rempli, après le forum des industries de défense organisé à Kiev la semaine passée. Près de seize contrats d'armement y ont été conclus.

Nexter, branche française du groupe franco-allemand KNDS, va notamment fournir six canons Caesar, selon le ministère des Armées français. Des pièces de véhicules blindés seront produites sur place et entretenus par la société Arquus. Une PME alsacienne nommée CEFA va fournir des robots de déminage et des engins amphibies. Une nouvelle livraison de 150 drones a été conclue par la société Delair. Thales ainsi qu'une autre société ont signé un accord avec des sociétés ukrainiennes pour développer des drones, tandis qu'une autre entreprise française installera un centre d’impression 3D dans le pays.

Un accord de coopération a également été noué entre la direction générale de l’armement française et son homologue ukrainienne en marge d’une visite de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.

Des bombardements dans le sud de l'Ukraine

Quatre personnes ont été blessées à Kherson et deux autres à Orikhiv, dans des frappes ayant touché le sud du pays, lundi, selon les autorités régionales. Quatre drones explosifs russes ont été abattus au cours de la nuit, selon l'armée ukrainienne.

Les services de renseignements ukrainiens ont de leur côté revendiqué une attaque au drone à plus de 600 kilomètres de la frontière sur une usine de production de missiles à Smolensk, en Russie.