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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 3 mai

Au 69e jour de l'invasion, l'armée russe a lancé l'assaut sur l'usine d'Azovstal de Marioupol, ville portuaire du sud de l'Ukraine.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Image fournie par le média d'Etat russe Sputnik montrant un panache de fumée s'élevant de l'usine d'Azovstal de Marioupol, ville portuaire du sud de l'Ukraine, le 3 mai 2022. (ALEXEY KUDENKO / SPUTNIK / AFP)

La Russie est passée à l'étape suivante à Marioupol, grande cité portuaire du sud de l'Ukraine. La dernière poche de résistance de la ville est pilonnée par l'armée russe, mardi 3 mai. Sur le front diplomatique, Emmanuel Macron s'est entretenu plus de deux heures avec Vladimir Poutine tandis que l'Union européenne prépare une nouvelle salve de sanctions. Franceinfo résume les faits marquants de la journée.

L'armée russe a lancé une offensive sur l'usine Azovstal de Marioupol

Moscou a décidé d'attaquer la dernière poche de résistance de Marioupol, le grand port du sud-est de l'Ukraine assiégé et ravagé par les combats. "Des unités de l'armée russe et de la République populaire de Donetsk, utilisant de l'artillerie et des avions, commencent à détruire" les "positions de tir" de combattants ukrainiens, a déclaré le ministère russe de la Défense.

"Un puissant assaut sur le territoire d'Azovstal est en cours actuellement, avec le soutien de véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l'aide de bateaux et d'un grand nombre d'éléments d'infanterie",  a affirmé Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment ukrainien Azov, dans un message vidéo sur Telegram.

Jusqu'à présent les forces russes pilonnaient par avion et depuis la mer cette aciérie, dont les immenses galeries souterraines datant de la Seconde guerre mondiale abritaient combattants et civils privés d'eau, de nourriture et de médicaments, sans essayer d'y pénétrer.

Emmanuel Macron appelle Vladimir Poutine à "permettre la poursuite des évacuations de l'usine d'Azovstal" à Marioupol

Le président français et son homologue russe sont restés au téléphone plus de deux heures, mardi, à la mi-journée. Emmanuel Macron affirme avoir appelé Vladimir Poutine à "permettre la poursuite des évacuations de l'usine d'Azovstal" à Marioupol. Au cours de l'appel, selon l'Elysée, le chef d'Etat français a "marqué sa disponibilité maintenue à œuvrer aux conditions d'une solution négociée pour permettre la paix et le plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", en renouvelant "son exigence de cessez-le-feu".

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a déclaré à Emmanuel Macron que "l'Occident pourrait aider à arrêter ces atrocités en exerçant une influence appropriée sur les autorités de Kiev, ainsi qu'en arrêtant la fourniture d'armes à l'Ukraine".

La discussion téléphonique était la première entre les deux dirigeants depuis le 29 mars et la découverte du massacre de Boutcha, vivement dénoncé par le président français et l'ensemble des dirigeants occidentaux. Elle survient après l'entretien téléphonique qu'a eu samedi le chef de l'Etat français avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait jugé utile qu'il échange avec le président russe.

Joe Biden veut "s'assurer que les Ukrainiens aient les armes nécessaires pour se défendre"

Le président américain a salué "la grande bravoure de ces Ukrainiens qui se battent avec tout ce qu'ils ont". "Ce ne sont pas seulement les militaires, mais ce sont aussi les gens dans la rue, qui sont restés sur place (...) et se battent dans leur pays", a-t-il ajouté face à des salariés d'une usine qui fabrique les missiles antichars Javelin.

"Les Etats-Unis demandent à leurs alliés à travers le monde que les Ukrainiens qui se battent pour leur nation aient les armes et les équipements nécessaires pour se défendre contre cette guerre atroce de Poutine", a poursuivi Joe Biden. "Il s'agit de permettre aux Ukrainiens de se défendre eux-mêmes et, vraiment, ils tournent en dérision les militaires russes", a estimé le locataire de la Maison Blanche, qui a insisté : "Vous permettez au peuple ukrainien de se défendre, sans que nous risquions de nous lancer dans une troisième guerre mondiale en envoyant des soldats américains."

L'Union européenne prépare une nouvelle salve de sanctions

Josep Borrell, le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, a affirmé que l'Union européenne (UE) prévoyait de "limiter les importations énergétiques de Russie, notamment le pétrole". Il a ajouté qu'"il y aura d'autres banques russes qui sortiront de Swift", le système de paiement interbancaire américain au cœur des échanges financiers mondiaux.

Un projet d'embargo sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie a été soumis mardi aux pays membres de l'UE mais la mesure suscite encore des réserves, ont fait savoir à l'AFP plusieurs responsables et diplomates européens.

>> Quelles sont les alternatives au gaz et au pétrole russes pour les Européens ?

La Commission européenne a finalisé sa proposition pour un sixième paquet de sanctions contre Moscou. Elle prévoit un arrêt progressif des achats européens sur une période de six à huit mois jusqu'à fin 2022, avec une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l'oléoduc Droujba, qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023, a précisé un responsable européen.

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