Guerre en Ukraine : "Ces aides occidentales ne nous permettront pas de gagner, mais au moins de résister", plaide la Nobel de la paix Oleksandra Matviïtchouk
Un premier pas en forme de "victoire", selon Volodymyr Zelensky : les dirigeants de l'Union européenne sont parvenus à ouvrir des négociations d'adhésion avec ce pays en guerre, jeudi 14 décembre. "C'est une victoire pour l'Ukraine, pour toute l'Europe, une victoire qui motive, inspire et rend plus fort", a immédiatement lancé le président ukrainien, tandis que la Maison Blanche saluait une "décision historique".
Si le processus sera long, la symbolique est forte pour ce pays en guerre depuis le 24 février 2022, date du début de l'invasion russe. Et ce n’est pas Oleksandra Matviïtchouk, avocate et activiste ukrainienne pour les droits de l'homme, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2022, qui dira le contraire : "Il est évident que les Ukrainiens ont besoin de revenir à la civilisation européenne".
"Pas que pour l’Ukraine, mais pour le monde entier"
Mais comme l’immense majorité des Ukrainiens, avant de rêver de cette lointaine adhésion à l’Europe, la priorité est l'octroi par Bruxelles d'une nouvelle aide de 50 milliards d'euros pour faire barrage à l’invasion russe. Or, les dirigeants de l'Union européenne ont échoué à convaincre la Hongrie de lever son veto à cette nouvelle aide. Sans elle, son pays ne pourra pas tenir face à la Russie, assure-t-elle : "Des milliers d’Ukrainiens, qui souffrent à cause de cette guerre et qui se battent pour la liberté et la dignité, attendent des nouvelles positives de Bruxelles."
Oleksandra Matviïtchouk est formelle : "Cette aide est essentielle. Pas que pour l’Ukraine, mais pour le monde entier, dit-elle. Nous devons punir les leaders autoritaires qui lancent des guerres d’agression.
Si nous ne les punissons pas, nous nous retrouverons dans un monde potentiellement dangereux pour tout le monde. Sans exception".
Hormis l’aide européenne, la prix Nobel espère que l’aide américaine aussi sera enfin débloquée. La somme, qui représente 61 milliards de dollars, est toujours suspendue à un accord du Congrès à Washington. "Ces aides occidentales ne nous permettront pas de gagner, mais au moins de résister", conclut-elle.
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