Guerre en Ukraine : "Combien de temps cela peut-il durer ?", s'interrogent les Ukrainiens qui tiennent le front sud
Alors que le sud de l'Ukraine est l'un des objectifs de l'armée russe, les forces ukrainiennens sont très mobilisées pour tenir leurs positions.
Entre deux murs de sacs de sable, Sanytch pointe du doigt les champs situés juste derrière lui. Il assure que 155 obus sont tombés dans cette terre noire, à six kilomètres des lignes russes, à Orikhiv, le dernier checkpoint accessible avant Marioupol depuis Zaporijia. La Russie vise toujours la prise du sud du pays, un objectif fixé par le président Vladimir Poutine. Mais ici, les soldats ukrainiens tiennent fermement leurs positions et s'attendent à une guerre longue.
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"Samedi, ils nous ont envoyé des mines qui explosent à sept mètres de hauteur. Ça fait un bond et ça explose", raconte, dimanche 24 avril, celui qui est combattant depuis 2014. Sanytch a, en effet, d'abord combattu dans le Donbass. Malgré cela, une vieille femme passe dans le champ en question et se courbe. "Des pommes de terre y sont plantées", explique Sanytch.
Guerre de tranchées
"Les Russes se sont installés dans les tranchées là-bas", désigne Dmytro, à ses côtés. Il estime que la moitié de la population vit toujours au village. "Nous aussi, nous avons commencé à creuser des tranchées. Combien de temps cela peut-il durer ? Un an, peut-être plus ? Je ne sais pas, mais au moins quelques mois, c’est sûr." Cet ancien garde-côtes est un engagé volontaire.
Dmytro est posté à ce checkpoint depuis deux mois. Malgré les annonces des Russes, il a confiance en la ténacité de ses camarades. "Ceux qui n’étaient pas assez solides sont partis. Il ne reste que ceux qui sont prêts à se battre jusqu’au bout." Il estime que la localisation des positions est à l'avantage des Ukrainiens.
"On a tout pour faire la guerre. Pour nous, tout va bien : on est chez nous, on peut se laver. Là-bas, les Russes sont mal. Nous, on est chez nous."
Dmytro, engagé volontaire ukrainien au checkpoint d'Orikhivà franceinfo
Pour l'instant, les tirs partent des lignes ukrainiennes. "La ville de Zaporijia se prépare à se défendre. Les positions de nos forces ukrainiennes qui défendent nos villes et nos territoires restent sous notre contrôle", affirme Ivan Arefyev, porte-parole de l'administration militaire de la région de Zaporijia.
En général, la riposte russe ne tarde pas, mais il en faut plus pour le faire vaciller. "Tous les jours, dans les communiqués du centre de la défense, nous voyons combien de matériel russe est détruit : quatre ou cinq chars, des blindés, des radars, leurs hélicoptères..." Quand on lui parle de négociations, Ivan secoue la tête : négocier avec la Russie n'a aucun sens, selon le militaire. Aujourd'hui encore moins qu'hier.
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