Guerre en Ukraine : comment la Turquie peut-elle tirer son épingle du jeu en mer Noire ?
Des millions de tonnes de blé ukrainien, destinées à nourrir une partie de l'Afrique, sont bloquées dans les ports du sud de l'Ukraine. Un point qui sera évoqué mercredi 8 juin par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. La Turquie, qui contrôle une partie de la mer Noire, pourrait jouer un rôle déterminant.
Comment exporter le blé qui s'accumule dans les ports ukrainiens d'Odessa et Mykolaïv, sous blocus de la flotte russe, ou de Kherson et Marioupol, sous contrôle de la Russie ? Comment débloquer les routes commerciales en mer Noire, une zone minée ? La possibilité d'un corridor céréalier sécurisé sera discutée mercredi 8 juin, à Ankara (Turquie), entre Russes et Turcs. Depuis 1936, la Turquie a le contrôle des détroits du Bosphore et des Dardanelles, verrous stratégiques entre la mer Noire et les autres mers navigables. Le pays se voit donc en médiateur.
La Turquie se pose en médiateur
Allié de l'Ukraine, à qui il fournit des drones, il ne souhaite pas non plus se brouiller avec la Russie. "C'est très important pour eux de montrer qu'ils ont une contribution positive au commerce international, du point de vue logistique, mais c'est aussi important de montrer qu'ils peuvent aider des pays qui vont se retrouver en urgence alimentaire terrible dans les mois qui viennent", analyse Dorothée Schmid, spécialiste de la Turquie à l'IFRI. Au-delà de la crise du blé, l'enjeu est celui de l'accès à la mer Noire : 42 000 km2 à l'intersection de l'Asie, de l'Europe et du Moyen-Orient. Depuis le début de la guerre, la Turquie observe ainsi une certaine neutralité, en empêchant notamment la traversée des détroits à tous les navires militaires.
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