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Guerre en Ukraine : l'arrêt des achats de gaz russe "peut nous exposer à des coupures en hiver", prévient un spécialiste de l'énergie

Selon Nicolas Goldberg, si l'Union européenne interrompt ses achats de gaz russe à cause de la guerre en Ukraine, elle ne pourra pas reconstituer des stocks suffisants pour l'hiver prochain.

Article rédigé par franceinfo
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Une personne allume sa cuisinière à gaz en Alsace, le 14 mars 2022. (VANESSA MEYER / MAXPPP)

L'obligation annoncée par Moscou de payer le gaz russe en roubles à partir du vendredi 1er avril forcera l'Union européenne a faire des choix drastiques, selon plusieurs spécialistes interrogés jeudi par franceinfo. En effet, dans l'hypothèse où l'UE arrêterait d'acheter du gaz russe, "cela peut nous exposer à des coupures en hiver", alerte Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus consulting. Philippe Chalmin, économiste et spécialiste des marchés des matières premières et de l'énergie, note cependant que "la France est moins touchée" que certains de ses voisins européens comme l'Allemagne et l'Autriche par le risque de pénurie "dans la mesure où notre dépendance au gaz russe est plus faible".

Selon les deux spécialistes, la période de sortie de l'hiver est traditionnellement un moment où les stocks de gaz sont relativement faibles - autour de 25%. Or, les prochains mois sont censés être utilisés pour remonter ces stocks autour de 90% avant l'hiver prochain. "Si on interrompt les livraisons de gaz russe, c'est un objectif qui est compromis", assure Nicolas Golberg car "à court terme, on va moins remplir les stockages de gaz". Cela serait "indolore" sur quelques semaines mais potentiellement difficile à l'arrivée de l'hiver. 

Hausse des prix et restrictions d'utilisation

"On va se serrer la ceinture", prévient donc Philippe Calmin, économiste et spécialiste des marchés des matières premières et de l'énergie, qui évoque "un véritable diktat" de la part de la Russie. Selon lui, l'arrêt de l'achat de gaz russe va se traduire par "une augmentation des prix et des restrictions d'utilisation". "Les Français seront appelés à faire des efforts pour se chauffer moins et économiser l'électricité qui est produite à partir de gaz" , abonde Nicolas Goldberg. 

Selon Philippe Chalmin, "Vladimir Poutine nous tient par le côté par lequel nous sommes le plus sensible" alors qu'elle est en parallèle moins dépendante de ses exportations de pétorle que de gaz. S'il estime qu'"on peut trouver d'autres sources d'approvisionnement" pour le pétrole, il juge que l'Union européenne a "un vrai problème" en ce qui concerne le gaz à cause d'un "niveau de dépendance vis-vis de la Russie qui reste globalement de l'ordre de 30 à 40%".

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