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Guerre en Ukraine : l'ONU alerte sur de nombreux cas de torture de prisonniers de guerre dans les deux camps

S'appuyant sur plus de 300 témoignages recueillis auprès de prisonniers russes et ukrainiens, l'ONU fait état de mauvais traitements largement répandus.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Une femme est enlacée par un soldat lors d'un échange de prisonnières entre l'Ukraine et la Russie, le 17 octobre 2022, dans un lieu tenu secret. (CABINET DE LA PRESIDENCE UKRAINIENNE / ANADOLU AGENCY / AFP)

Les exactions sont observées de part et d'autre. De nombreux prisonniers de guerre capturés par les forces russes et ukrainiennes sont soumis à la torture et aux mauvais traitements, y compris des décharges électriques, a alerté l'ONU, mardi 15 novembre. "La grande majorité [des prisonniers de guerre capturés par les forces russes] que nous avons interrogés nous ont dit avoir été torturés et maltraités", a rapporté Matilda Bogner, la responsable de la mission de surveillance des droits de l'homme en Ukraine.

Dès leur capture, certains des prisonniers ont été battus. Tous ont ensuite été transportés vers leur lieu de détention, "souvent dans des camions ou des bus surpeuplés", sans avoir toujours accès à l'eau ou à des toilettes pendant plus d'une journée. A leur arrivée dans certains lieux d'internement, les prisonniers de guerre sont soumis à des "procédures d'admission", selon les témoignages recueillis par l'ONU, durant lesquelles ils sont passés à tabac de manière prolongée, menacés, attaqués par des chiens ou déshabillés.

Des exécutions sommaires côté ukrainien ?

L'ONU a également reçu des "allégations crédibles" d'exécutions sommaires de prisonniers de guerre russes capturés par les forces ukrainiennes et de plusieurs cas de torture et de mauvais traitements. "L'interdiction de la torture et des mauvais traitements est absolue, même en période de conflit armé", a rappelé Matilda Bogner lors d'une visioconférence depuis Kiev. Elle a rappelé que les deux pays sont parties à la troisième Convention de Genève, qui fixe les exigences relatives au traitement des prisonniers de guerre.

La mission onusienne a interrogé 159 prisonniers de guerre (dont 20 femmes) détenus par la Russie et ses groupes armés affiliés, et 175 prisonniers de guerre (tous des hommes) détenus par l'Ukraine. L'ONU a bénéficié d'un accès sans entrave aux lieux d'internement des prisonniers de guerre contrôlés par le gouvernement ukrainien. Malgré ses demandes, elle n'a toujours pas obtenu d'accès confidentiel aux prisonniers de guerre internés par la Russie. Elle a toutefois pu s'entretenir avec des prisonniers de guerre ukrainiens qui ont été libérés.

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