Cet article date de plus de deux ans.

Guerre en Ukraine : la Russie réitère ses accusations de "bombe sale", Kiev prône la transparence

L'Agence internationale de l'énergie atomique a assuré lundi n'avoir décelé "aucune activité ou matière nucléaire non déclarée" sur l'un des deux sites visés par la Russie, visité il y a un mois. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des artilleurs ukrainiens dans un centre d'assemblage militaire vérifient les armes et les équipements avant de se rendre sur la ligne de front à Kherson, en Ukraine, le 15 juillet 2022. (METIN AKTAS / ANADOLU AGENCY / AFP)

Nouvelle accusation de Moscou au sujet d'une "bombe sale". La Russie a assuré, lundi 24 octobre, que l'Ukraine était entrée "dans la phase finale" de la fabrication de cette arme.

Le chef d'état-major général des forces armées russes, Valeriy Gerasimov, s'est entretenu par téléphone avec son homologue américain, Mark Milley. C'est la première fois qu'ils échangent sur le conflit en Ukraine depuis le 19 mai. 

Une bombe radiologique ou "bombe sale" est constituée d'explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés en poussière au moment de l'explosion. 

Des allégations démenties par Kiev 

Ces allégations avaient été immédiatement démenties par les responsables ukrainiens. Le chef de la diplomatie, Dmytro Kouleba, a dénoncé des propos "absurdes" et "dangereux" et le président Volodymr Zelensky a appelé le monde à "réagir aussi durement que possible" aux accusations russes.

Dmytro Kouleba a ajouté lundi avoir échangé avec le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, à ce sujet et avoir "officiellement invité l'AIEA à envoyer d'urgence des experts dans des installations pacifiques en Ukraine". "Contrairement à la Russie, l'Ukraine a toujours été et reste transparente. Nous n'avons rien à cacher", a-t-il affirmé.

L'AIEA a assuré lundi dans un communiqué n'avoir décelé "aucune activité ou matière nucléaire non déclarée" sur l'un des deux sites visés par la Russie, déjà vérifié il y a un mois par l'agence. L'organisme "se prépare à visiter les lieux dans les prochains jours".

Paris, Londres et Washington ont fustigé ensemble des déclarations "fausses" de Moscou. Les Ukrainiens et les Occidentaux y voient la menace des préparatifs d'une attaque menée sous un faux drapeau, suspectant la Russie d'être prête à faire exploser elle-même une "bombe sale" pour justifier une escalade militaire, par exemple en employant une arme nucléaire tactique en représailles.

De premières accusations formulées dimanche

Selon le général Igor Kirillov, en charge au sein de l'armée russe des substances radioactives, des produits chimiques et biologiques, "le but de cette provocation est d'accuser la Russie d'utiliser des armes de destruction massive en Ukraine et de lancer ainsi une puissante campagne antirusse dans le monde".

Moscou a évoqué pour la première fois ces accusations dimanche lors de conversations téléphoniques avec l'Otan. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait alors fait part à ses interlocuteurs de ses "préoccupations" quant à "d'éventuelles provocations de la part de l'Ukraine avec recours à une 'bombe sale'".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.