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Guerre en Ukraine : le groupe Wagner dit avoir libéré de leurs obligations d'anciens détenus, après la fin de leur contrat sur le front

Le patron de la société paramilitaire, Evguéni Prigojine, affirme que les casiers judiciaires de ces combattants ont été effacés, dans une vidéo diffusée par l'agence RIA Novosti.
Article rédigé par franceinfo
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Le fondateur du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, lors d'une réunion des dirigeants de la Communauté des Etats indépendants (CEI), le 11 octobre 2017 à Sotchi (Russie). (ANADOLU AGENCY / AFP)

C'est une première. Le groupe Wagner affirme avoir libéré de leurs obligations un groupe d'une vingtaine de mercenaires recrutés en prison et envoyés en Ukraine. Après la fin de leur contrat de six mois, le casier judiciaire de ces anciens détenus a été effacé, déclare le dirigeant de la société privée, Evguéni Prigojine, dans une vidéo diffusée par l'agence russe RIA Novosti (lien en russe), jeudi 5 janvier, et tournée dans la région de Krasnodar (Russie). La grâce n'a pas été confirmée par les autorités judiciaires russes. Les noms des combattants n'ont pas été communiqués, pas plus que les motifs de leurs condamnations, et leurs visages sont floutés.

Sur ces images, Evguéni Prigojine s'adresse aux combattants pour leur dispenser quelques conseils, avant de recouvrer leur liberté : "Ne buvez pas trop, ne vous droguez pas, ne violez pas, ne fumez pas." Mais il ajoute, en retour, que les forces de l'ordre devraient désormais les considérer avec respect. "Nous voulons revenir [en Ukraine] pour terminer ce que nous avons commencé et continuer à défendre notre patrie", a déclaré l'un de ces hommes en treillis, interrogé par RIA Novosti.

Le leader de la société privée Wagner, Evguéni Prigojine, aux côtés de supposés combattants du groupe de retour d'Ukraine, dans une vidéo diffusée le 5 janvier 2023 par l'agence RIA Novosti. (RIA NOVOSTI)

Depuis plusieurs semaines, Evguéni Prigojine envoie sur le front des milliers de combattants recrutés directement dans les prisons russes, contre un salaire – inférieur toutefois à celui des volontaires classiques – et une amnistie. Au mois de septembre, le leader du groupe était notamment apparu dans une vidéo où il haranguait des détenus, dans la cour d'une prison, leur promettant une remise de peine et une grâce après six mois s'ils venaient combattre en Ukraine. Il ajoutait cependant que les déserteurs éventuels seraient punis de mort.

De lourdes pertes parmi ces recrues

Le groupe paramilitaire ne précise pas où cette vingtaine d'anciens détenus ont combattu. Mais à Bakhmout, le groupe Wagner est régulièrement accusé d'utiliser ces détenus comme chair à canon pour tenter d'infiltrer les lignes ukrainiennes. Cette stratégie de "reconnaissance par le feu", en réalité, permet aux cadres expérimentés de Wagner et à l'artillerie de localiser les positions ukrainiennes. "Je vous sors d'ici vivants. Mais je ne vous restitue pas toujours vivants", déclarait d'ailleurs Evguéni Prigojine dans la vidéo tournée en prison.

Washington a récemment estimé que Wagner avait perdu en Ukraine un millier de ses "musiciens", le surnom des combattants du groupe. Grand consommateur en hommes, le groupe paramilitaire jouit d'une influence grandissante dans l'est du Donbass, alors que l'armée régulière pâtit de dysfonctionnements dans le commandement et la logistique. "Depuis des mois, l'armée russe compte sur Wagner pour mener le combat dans certaines zones du Donbass et, dans certains cas, les officiers russes sont en réalité soumis aux ordres de Wagner", a déclaré le porte-parole du conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, John Kirby. 

>> Guerre en Ukraine : les ambitions dévorantes de l'intrigant Evguéni Prigojine, chef d'orchestre du groupe paramilitaire russe Wagner

Wagner est notamment actif en Syrie, en Libye, au Mali, au Soudan ou encore en République centrafricaine. Ses mercenaires ont été accusés plusieurs fois de participer à des exactions sur divers théâtres d'opérations.

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