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Guerre en Ukraine : "Le maître des horloges aujourd'hui, c’est Zelensky", salue un ancien militaire

Peer de Yong, vice-président de l'institut Themiis, salue l'intelligence de la "manoeuvre" ukrainienne "pour tromper l'ennemi russe en attaquant dans le Sud alors que l'objectif principal est dans le Nord".

Article rédigé par franceinfo
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Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, lors d'une conférence de presse le 9 septembre 2022. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

"Le maître des horloges aujourd'hui c’est Zelensky", estime Peer de Yong, vice-président de l'institut Themiis, spécialiste de géopolitique et ancien colonel des troupes marines, samedi 10 septembre sur franceinfo. Il salue l’intelligence de la "manœuvre" ukrainienne "pour tromper l'ennemi russe en attaquant dans le Sud alors que l'objectif principal est dans le Nord".

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franceinfo : Comment expliquez-vous la réussite de cette contre-offensive ukrainienne dans le nord-est du pays ?

Peer de Yong : Cela s’appelle la manœuvre. Les Russes sont supérieurs en nombre, en artillerie et en matériel mais les Ukrainiens savent manœuvrer. Il y a presque une manœuvre de déception, comme on dit, une manœuvre pour tromper l'ennemi russe en attaquant dans le Sud alors que l'objectif principal est dans le Nord. Le maître des horloges aujourd'hui c’est Zelensky, qui maîtrise en faisant la balance des fronts : un coup au sud, un coup au nord. Et ça, c'est extrêmement malin. Bien évidemment, il est aidé par un niveau de renseignement extrêmement élevé. J'imagine que des forces de l'OTAN lui transmettent tous les renseignements possibles et imaginables afin que les Ukrainiens attaquent aux bons endroits. Il n'empêche que, indéniablement, aujourd'hui la Russie recule.

On ne sait pas bien dans quel état se trouve l'armée russe. On entend qu’elle recrute tous azimuts, jusque dans les prisons et dans certains hôpitaux psychiatriques…

Je me méfie beaucoup parce que l'information vient principalement d’Ukraine, qu'on est dans le cadre d'une guerre de l'information extrêmement intensive et qu'il y a de la désinformation des deux côtés. En tout cas les Russes n'ont pas décrété la mobilisation générale, ce qui veut dire qu'ils sont obligés de recruter des professionnels.

"Les Ukrainiens ont annoncé 9 000 morts et environ 20 000 blessés, alors que l’on sait que les forces défensives ont trois fois moins de morts et de blessés que les forces offensives. Les Russes auraient donc perdu approximativement 60 000 hommes en blessés et en morts."

Peer de Yong, vice-président de l'institut Themiis

à franceinfo

C'est absolument considérable et cela veut dire qu'il faut les remplacer. Donc la Russie a une vraie problématique de recrutement, rien que pour boucher les trous et remplacer les forces qui ont été perdues.

Est-ce que tout cela peut nous donner une idée de la suite des événements militaires ? Comment pensez-vous que cela puisse évoluer dans les semaines et mois qui viennent et peut-on se diriger vers une fin de conflit ?

C’est trop tôt pour le dire, bien évidemment. Mais je n’y crois pas trop. Les Russes ont également de fortes motivations et je ne les vois s'arrêter maintenant. Le problème, c'est que l'hiver va arriver. Le front s’est stabilisé avec une espèce de pression ukrainienne permanente qui est visible tant dans le Nord que dans le Sud, et je pense que cette période de stabilisation va permettre une négociation. Elle existe déjà autour du blé, grâce aux Turcs. Donc on peut imaginer que dans les mois qui viennent, il y a une discussion qui se mette en place et qu’enfin, ces deux populations ou en tout cas Zelensky et Poutine, trouvent une solution diplomatico-quelque chose. Mais il n'y aura pas de renversement de front dans les mois qui viennent. On peut s'attendre à un conflit qui dure encore un certain temps, voire au moins une petite année.

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