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Guerre en Ukraine : "Le problème n'est pas l'incapacité de la Chine, mais son manque de volonté", explique un chercheur de l'IFRI

Pékin use de sa position de neutralité pour ne pas se mettre en difficulté politique et économique, auprès des Russes, mais aussi des Occidentaux, selon Marc Julienne, invité de France Inter dimanche.
Article rédigé par franceinfo
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Le président chinois Xi Jinping (à droite), serre la main du président russe Vladimir Poutine, lors du sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en septembre 2017. (WU HONG / POOL)

"Le problème n'est pas l'incapacité de la Chine, mais son manque de volonté", a déclaré sur France Inter Marc Julienne dimanche 26 février. Le spécialiste de la Chine à l'Institut français des relations internationales (IFRI), est revenu sur la géopolitique de Pékin qui vient de faire des "propositions pour la paix" en Ukraine et qu'Emmanuel Macron a annoncé un déplacement en Chine début avril.

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"La Chine a objectivement tous les leviers pour faire pression et discuter avec Moscou et Kiev, mais elle ne les a pas utilisés, explique le chercheur. C'est pour cela qu'Emmanuel Macron et d'autres tentent d'engager la Chine dans le rôle de médiateur". Marc Julienne rappelle que la Chine a, depuis le début du conflit, un "discours officiel constant de neutralité, qui promeut les pourparlers de paix, les cessez-le-feu". "C'est une chose de le dire, reste à le faire", observe-t-il.

La Chine a intérêt à rester en dehors du conflit"

D'après le spécialiste de la Chine à l'IFRI, Pékin a encore intérêt "à rester en dehors du conflit, car elle a beaucoup à perdre et les intérêts économiques ne sont pas si élevés". Malgré sa position de neutralité, les Chinois "utilisent beaucoup le champ lexical de l'amitié avec la Russie, ils essaient d'afficher un partenariat étroit pour montrer une unité face au bloc des démocraties occidentales et aux Etats-Unis" qui restent leur "premier rival".

Les États-Unis s'inquiétaient récemment de possibles livraisons d'armes de la Chine à la Russie. "Cela semblerait contradictoire avec la position de la Chine depuis le début", note Marc Julienne, qui rappelle que ce sont des informations données par les États-Unis, qui "soufflent le chaud et le froid". "Si la Chine se met à soutenir la Russie, on change de paradigme", ajoute-t-il, mais cela provoquerait "des sanctions des États-Unis et de la communauté internationale, et ce serait grave pour eux".

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