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Guerre en Ukraine : le témoignage d'un Français engagé contre l'armée russe pour "permettre à nos libertés de continuer à exister"

Quelque 20 000 étrangers se sont portés volontaires pour rejoindre les troupes ukrainiennes, selon Kiev. Ils ont répondu à l’appel du président Zelensky à venir "défendre l’Europe". Parmi eux, Florent Coury, père de famille français et ex-cadre de Renault.

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un soldat à Kharkiv (Ukraine), le 1er mars 2022. (SERGEY BOBOK / AFP)

Sur son CV, Florent Coury n'a rien d'une tête brûlée : carrière de cadre RH chez Renault, passé par Sciences Po, père de trois jeunes enfants... Mais trois jours après le début de l'offensive russe, il a décidé de s'engager auprès des forces ukrainiennes. "L'Ukraine, c'est la ligne de front qui permettra à nos libertés de continuer à exister dans le futur, estime-t-il. Notre modèle démocratique vaut la peine d'être défendu." 

Le Français de 39 ans a pris la route de l'Est. Il a rejoint une base ukrainienne et, aux côtés de ressortissants britanniques, baltes ou encore canadiens, a commencé sa formation : "Techniques de base, de manœuvre, d'équipes, de maniement d'armes à feu... Mais il faut être réaliste : on va plutôt servir de force de protection pour des installations logistiques à l'arrière du front, pour libérer des soldats qui ont les compétences pour se battre." 

"Ils défendent leur pays, mais aussi la cause de nos démocraties."

Florent Coury, engagé volontaire en Ukraine

à franceinfo

Les quelques dizaines de volontaires occidentaux de cette unité comptent d'anciens militaires et de jeunes hommes inexpérimentés, mais pas seulement : "J'ai en tête une femme américaine qui a un profil de médecin. Elle vient de s'engager pour être médecin de combat." 

Depuis deux jours, Florent Coury est affecté à la communication et au recrutement des volontaires depuis la Pologne. "On revient à l'époque des Brigades internationales de 1936, affirme-t-il. C'est aussi une présence de sympathie auprès de gens qui se sentent abandonnés par l'Occident. Ils ne défendent pas seulement leur pays, mais également la cause de nos démocraties et de l'Europe." 

Le prolongement d'un engagement contre les extrêmismes

Ce militant du Printemps républicain explique qu'il prolonge un engagement de lutte contre l'extrême gauche et l'extrême droite française pro-Poutine. Macroniste revendiqué, il n'exclut pas de se présenter aux législatives. Mais il réfute tout coup de com dans son départ en Ukraine : "On ne peut pas à la fois dire 'les politiques sont là seulement pour leurs propres intérêts' et en même temps critiquer quelqu'un qui va sur le terrain pour faire passer un message politique fort. Vous appelez ça un tremplin, moi j'appelle ça avoir le courage de ses idées." 

Le plus compliqué pour le père de famille reste l'éloignement de ses proches. Selon lui, ses enfants ont compris son engagement. Le dernier soir avant le départ, son aîné lui a demandé de chanter Bella Ciao, le chant des résistants. 

Un français engagé en Ukraine, par Jérôme Jadot

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