Guerre en Ukraine : maires ou simples particuliers, ces Français qui se disent prêts à accueillir des réfugiés
Depuis le début de l'intervention russe en Ukraine, jeudi 24 février, des dizaines de milliers d'Ukrainiens ont fui. La Pologne voisine affirme qu'ils sont déjà 115 000 sur son territoire. En France aussi, certains se préparent à accueillir des réfugiés.
Pour que la France prenne sa part dans l'accueil des Ukrainiens qui tentent de se mettre à l'abri des combats, des initiatives commencent à apparaître. La maire de Lille Martine Aubry a dit samedi 26 février avoir déjà recensé avec la préfecture 250 places disponibles pour ces réfugiés et va lancer un appel aux Lillois. Celle de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé dimanche soir dans un communiqué qu'elle mettait en place "une cellule de crise afin de mettre tous les moyens en oeuvre pour assurer l'hébergement des Ukrainiens bloqués à Paris ou qui viendraient s'y réfugier".
L'association des maires de France appelle à la solidarité et plusieurs élus répondent déjà à l'appel. "On trouvera des solutions, affirme Jean-Philippe Gautrais, maire Front de gauche de Fontenay-sous-Bois. Sa ville du Val-de-Marne est jumelée avec Brovary, près de Kiev. On ouvre la porte à ces hommes et ces femmes qui fuient la guerre. À Brovary, les premiers bombardements ont fait sept morts dans la population civile. Il faut accueillir les personnes qui fuient ces atrocités."
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"L'association des maires de France nous a fait une liste des denrées dont les Ukrainiens pourraient avoir besoin", abonde Benoît Payan, le maire de Marseille (Bouches-du-Rhône), ville jumelée depuis cinquante ans avec la ville ukrainienne d'Odessa.
"On se mobilise et on se coordonne. Nous-mêmes sommes en situation d'accueillir des réfugiés de guerre. Les Marseillais sont prêts à apporter leur aide."
Benoît Payan, maire de Marseilleà franceinfo
Pour cela, il prévoit d'organiser une collecte dès lundi à la mairie. "J’ai demandé aux hôpitaux marseillais de se mobiliser, ils le sont. J’ai demandé aux marins-pompiers de prévoir des stocks de couvertures de survie, des tentes, de produits de première nécessité et de sécurité civile pour qu’on puisse les envoyer dès que ce sera nécessaire."
Lyon, Nancy, Saint-Etienne... Les maires de plusieurs grandes villes se disent eux aussi prêts à accueillir des réfugiés ukrainiens. La maire écologiste de Besançon Anne Vignot répond présente, comme l'été dernier déjà avec des réfugiés afghans : "Nous avons reçu une cinquantaine d'Afghans. Certains sont restés, d'autres sont repartis."
"Nous avons un rôle essentiel : la solidarité indispensable et l'obligation morale d'accueillir des réfugiés de guerre."
Anne Vignot, maire de Besançonà franceinfo
Benoît Payan estime aussi que la solidarité est naturelle pour la ville de Marseille : "C'est une ville qui a dû accueillir des milliers de femmes et d'hommes au cours de son histoire, à cause de la guerre, des bouleversements environnementaux ou des changements de régime. C'est comme ça que s'est construite cette ville."
Des particuliers, également, commencent à se signaler
Dominique, 67 ans, vit à Fréjus dans le Var. Elle a contacté l'Union des Ukrainiens de France pour proposer un appartement jusqu'au mois de juillet. "Je me dis qu'on ne peut pas rester les bras ballants. J'ai un appartement vacant, je ne vois pas pourquoi je ne le mettrais pas à disposition. C'est un trois-pièces avec deux chambres et des lits superposés, qui peut accueillir quatre ou cinq personnes. Il y a beaucoup de gens qui ont des résidences secondaires ici, j'aimerais bien les inciter à faire la même démarche." Comme Dominique, une centaine de personnes ont contacté l'Union des Ukrainiens de France pour accueillir des réfugiés.
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