Guerre en Ukraine : "On a trouvé des éléments de France, des Etats-Unis, d'Angleterre...", expliquent les experts qui examinent les missiles russes
À l'arrière de l'institut d'étude et de recherche scientifique légale de Kiev, des restes de missiles, de roquettes ou de drones sont entreposés sous une couche de neige verglacée. Igor Koultchytsky, le directeur du laboratoire, tient à montrer des morceaux de drone iranien Shahed. Il montre ensuite un missile de fabrication russe qui a tué un couple de personnes âgées la semaine passée.
En Ukraine, les Russes continuent de bombarder l'Ukraine : Kharkiv, la deuxième plus grande ville du pays, est particulièrement dans le viseur ces derniers jours. Une partie des missiles ou des drones qui s'abattent sur le pays sont minutieusement examinés par l'armée ukrainienne, dans un laboratoire de Kiev, pour en connaître la composition et la provenance des composants.
"Une liste énorme"
C'est dans des préfabriqués que tout se passe. Les projectiles y sont démontés, les composants analysés. Et leur provenance déterminée. "Voilà le marquage de l'entreprise Lynred, des Français. On l'a trouvé la semaine dernière. Vous voyez, c'est dans la caméra thermique que l'on a trouvé le microprocesseur français. Ici, les experts travaillent, ils extraient des éléments des éléments des restes des projectiles qu'on reçoit. On a trouvé des éléments de France, des Etats-Unis, du Canada, du Japon, d'Irlande, d'Angleterre... Et c'est parti pour une liste énorme. Oh la la, ils sont nombreux !", dévoile-t-il.
Beaucoup de ces composants électroniques ont été vendus avant l'entrée en vigueur des sanctions. Ces derniers temps, l'armée russe fait tout pour brouiller les pistes pour ne donner aucun élément sur la façon dont elle assemble ses missiles, explique la directrice de la communication du laboratoire.
"Sur les dernières pièces, on a remarqué qu'ils avaient effacé toute forme de marquage avec des lasers. Dans ce cas-là, il nous est absolument impossible de poursuivre notre expertise"
La directrice de la communication de l'institut d'étude et de recherche scientifique légale de Kiev
L'armée ukrainienne l'a dit cette semaine, et c'est confirmé par le laboratoire : les sanctions commencent à porter leurs fruits, affirme le directeur de l'institut Oleksander Rouvine. "Par exemple, avant, il y avait un moteur pour l'ouverture des ailes des bombes planantes. Maintenant, ils l'ont remplacé par un moteur de ventilateur domestique. Au passage, il est produit en France. C'est ça qui permet aux bombes de se déployer", décrypte-t-il.
À l’origine cet institut n'avait aucun lien avec la guerre, Il était dédié aux analyses légales pour les enquêtes. Aujourd'hui, des morceaux de missiles sont stockés un peu dans la cour.
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