Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine conditionne des négociations de paix au retrait des troupes ukrainiennes dans quatre régions
Vladimir Poutine a affirmé, vendredi 14 juin, qu'il négociera avec l'Ukraine si le pays renonce à rejoindre l'Otan et si les forces ukrainiennes se retirent des quatre régions dont il revendique l'annexion depuis 2022, celles de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia. Le président russe balaie ainsi d'un revers de main le sommet pour la paix organisé en Suisse samedi et dimanche, auquel Moscou n'a pas été invité.
Ces conditions ont très vite été rejetées par Kiev. "Il faut se débarrasser de ces illusions et cesser de prendre au sérieux les 'propositions de la Russie', qui se heurtent au bon sens", a réagi Mykhailo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne, sur X.
"Ces messages sont des messages d'ultimatum", a poursuivi Volodymyr Zelensky dans un entretien à la chaîne d'information italienne SkyTG24, en marge du sommet du G7. "Hitler faisait la même chose, quand il disait 'Donnez-moi une partie de la Tchécoslovaquie et on en reste là', mais non, ce sont des mensonges".
"Ce n'est pas une proposition faite de bonne foi"
"Dès que Kiev (...) commencera le retrait effectif des troupes, et qu'elle notifiera l'abandon de son projet d'adhésion à l'Otan, nous donnerons immédiatement, à la minute même, l'ordre de cesser le feu et d'entamer des négociations", a déclaré le président russe face aux cadres du ministère des Affaires étrangères.
Ces revendications constituent de facto une demande de reddition de l'Ukraine, dont l'objectif est de maintenir son intégrité territoire et sa souveraineté. Vladimir Poutine a proclamé en septembre 2022 l'annexion des quatre régions de l'est et du sud de l'Ukraine, qui s'ajoute à celle de la Crimée en 2014. Le président russe a précisé que l'Ukraine devait remettre à la Russie tous ces territoires, que l'armée russe n'occupe que partiellement.
"Ce n'est pas une proposition faite de bonne foi", a affirmé réagi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, à Bruxelles. Le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Lloyd Austin, a de son côté estimé que Vladimir Poutine n'était "pas en position de dicter à l'Ukraine ce qu'elle doit faire pour parvenir à la paix".
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