Cet article date de plus de deux ans.

Guerre en Ukraine : "Vous ne sortez pas indemne d'une visite dans les villes martyres du pays", assure le président du Sénat Gérard Larcher

Gérard Larcher, le président du Sénat, qui s'est déplacé samedi à Boutcha en Ukraine, indique sur franceinfo qu'il souhaite "accompagner l'avancée de l'Ukraine vers le statut de candidat à l'Union européenne".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Gérard Larcher, le président du Sénat, invité du 8h30 franceinfo, lundi 6 décembre 2021. (FRANCEINFO)

"Vous ne sortez pas indemne d'une visite dans les villes martyres du pays", a déclaré dimanche 10 juillet sur franceinfo le président du Sénat Gérard Larcher, qui s'est déplacé samedi à Boutcha en Ukraine, où le 2 avril, des journalistes découvraient 20 corps de civils abattus, premières indications des atrocités et destructions commises pendant l'occupation russe de ces banlieues du nord-ouest de Kiev. Le président Larcher a aussi prononcé un discours devant le parlement ukrainien et rencontré Volodymyr Zelensky. Il dit vouloir "accompagner l'avancée de l'Ukraine vers le statut de candidat à l'Union européenne".

franceinfo : Est-ce que les drapeaux français et européens déployés devant vous au Parlement ukrainien vous ont marqués ?

Gérard Larcher : Bien entendu. Parler devant un Parlement de pays en guerre, c'est l'affirmation que la guerre n'a pas arrêté la démocratie parlementaire en Ukraine. J'ai trouvé assez exceptionnel que près de 400 députés soient présents hier au Parlement, venant des quatre coins de l'Ukraine, ce qui démontrait que c'était toute l'Ukraine qui était rassemblée avec une détermination qui est extrêmement forte. J'ai vu un peuple à la fois très digne et déterminé, avec une forme de sérénité.

Vous avez aussi rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Souhaitez-vous que le pays recueille sans tarder les fruits concrets de son statut de candidat à l'Union européenne ?

En tous les cas, nous souhaitons accompagner l'avancée de l'Ukraine vers le statut de candidat à l'Union européenne. Voilà pourquoi nous avons proposé au Parlement ukrainien un protocole pour les accompagner car il y a beaucoup de textes législatifs ou de modifications de pratiques institutionnelles et nous avons donc partagé une convention.

Nous souhaitons que d'autres parlements nationaux de l'Union européenne nous rejoignent dans ce soutien à l'Ukraine qui nous semble extrêmement important. Nos amis ukrainiens sont très conscients du délai. Ils souhaitent naturellement qu'il soit le plus court possible. La Commission européenne a fixé un certain nombre d'objectifs en matière d'État de droit, en matière de minorités et de lutte anti-corruption pour la fin de l'année. Nous avons trouvé un Parlement prêt à tous ces efforts là, tous groupes confondus.

Vous avez répété cette intention française de soutenir l'Ukraine dans la durée et y compris au niveau militaire, que le pays puisse se défendre à parité d'armements avec son agresseur, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Est-ce que vous avez promis plus d'armes françaises au président ukrainien ?

Il ne s'agit pas de promettre. Cette décision appartient au président de la République dans la Constitution de la Ve République. Cependant, naturellement, je vais transmettre au président Macron les propos, ce que m'a exprimé le président Zelensky, à savoir lutter à armes égales. C'est un peuple qui se bat avec beaucoup de courage. La préoccupation du président Zelensky est de préserver au maximum ses soldats. Ces hommes ont besoin de moyens de protection, de véhicules blindés qui les protègent. Je voudrais quand même dire aux auditeurs de franceinfo que vous ne sortez pas indemne de la visite des villes martyres du pays quand vous y allez. Quand vous allez à la rencontre des élus, quand vous allez à la rencontre des prêtres qui ont inhumé dans des fosses communes, je dois dire que vous en sortez pas indemne.

La Russie est accusée de crime de guerre. La France doit-elle jouer un rôle dans les enquêtes internationales ?

Nous le faisons déjà car la gendarmerie nationale française a apporté à la procureure générale et aux Ukrainiens le soutien d'identification, notamment à Boutcha. Dans les jours qui viennent, un laboratoire ADN va être mis à disposition des Ukrainiens pour poursuivre dans cette voie. D'ailleurs, la formation des Ukrainiens va démarrer dès cette semaine. Je pense que ces crimes ne peuvent pas rester impunis.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.