Les Ukrainiennes d'Odessa se préparent à aller au front : "Tout le monde doit donner tout ce qu'il peut pour l'armée"
L'enlisement du conflit risque d'entraîner les autorités ukrainiennes à mobiliser notamment les femmes. Pourtant, au bord de la mer Noire, à Odessa, la vie continue et chacune, là-bas, chasse comme elle peut le présage de la mobilisation.
Après plus de quatre mois de guerre, les autorités ukrainiennes commencent à préparer les esprits : le conflit pourrait s'éterniser et "une très grande partie des femmes seront obligées d'aller au front", comme l'a déclaré Serguëi Bratchuk, le porte-parole de l'administration de la région d'Odessa.
Le front est à trois heures de route de cette ville d'Odessa surnommée "la Perle de la Mer noire", qui a retrouvé une certaine légéreté, fragile. On y entend les vagues et le soleil tape en ce jour de juillet. Eva a posé sa serviette face à la mer. "Pour vous dire la vérité, j'ai vraiment du mal à imaginer la guerre et c'est vraiment effrayant, explique l'Ukrainienne. Mais je pense que chacun et chacune d'entre nous a son propre front et que tout le monde doit donner tout ce qu'il peut pour l'armée."
"Si je dois aller au front, j'y vais"
Actuellement, les femmes qui sont recrutés dans l'armée ont une expérience militaire ou médicale. C'est le cas de Yulia - dermatologue à l'hôpital qui prend un peu de temps pour elle à côté d'un bar lounge. Yulia soigne les peaux meurtris des soldats qui reviennent du front. "Là, je fais déjà mon maximum à l'hôpital pour aider les soldats, explique Yulia. Mais s'il faut en faire plus je le ferais." Est-elle effrayée ? "Oui, bien sûr, c'est horrible ! Mais si je dois aller au front, j'irais", répond-elle.
Les Ukrainiennes sont déterminées, peu importe l'âge ou l'origine sociale. Victoria bronze également à côté d'un endroit un peu étrange pour un pays en guerre : un hôtel cinq étoiles où sont donnés des spectacles de dauphins. Elle est étudiante, parle français, et voulait s'engager : "Quand la guerre a commencé, j'y pensais. J'ai dit à mes parents que je voulais y aller, mais mon père m'a dit que j'étais la seule fille de la famille et que je ne pouvais pas y aller. Peut-être que je peux aider mon pays d'une autre façon."
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