Moscou annonce qu'il va déployer des armes nucléaires en Biélorussie : "C'est de la communication", tempère le général Dominique Trinquand
"Il s'agit de communication dans une période un peu difficile pour le président russe", tempère ce dimanche, sur franceinfo, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU. Il réagissait à la demande de l'Ukraine de réunir en urgence le Conseil de sécurité de l'ONU, en réaction à l'annonce de Moscou sur le déploiement d'armes nucléaires en Biélorussie. Pour Dominique Trinquand, cette annonce de Moscou a pour but "de faire réagir" alors que l'armée russe "piétine" en Ukraine.
franceinfo : Est-ce que Vladimir Poutine bluffe ou est-ce une vraie menace selon vous ?
Général Dominique Trinquand : C'est de la communication. Dans sa communication, le président Poutine dit que les infrastructures sont en voie d'être terminées et qu'il pourra transférer les armes donc effectivement elles ne sont pas transférées. Il s'agit de communication. Je rappelle que la Biélorussie a changé son statut il y a maintenant un peu plus d'un an en acceptant d'avoir des armes nucléaires alors qu'elle était considérée comme un pays dénucléarisé après la chute de l'Union soviétique en 1991.
Donc, selon vous, c'est bien de la communication ?
La déclaration de Vladimir Poutine a essentiellement pour objet de nous faire réagir, ce qui est le cas, parce que dès qu'on parle de nucléaire tout le monde s'affole un peu. Il s'agit donc de communication dans une période un peu difficile pour le président russe notamment parce que l'offensive russe piétine.
Sur le terrain la Russie est toujours en grande difficulté d'après vous ?
Oui, bien sûr. Le pays n'arrive pas à progresser en Ukraine. Depuis décembre, l'armée piétine. L'Ukraine prépare une offensive et je pense que la Russie, malgré tout, craint cette offensive qui se fera probablement à la fin du printemps avec de l'armement occidental, des personnels formés en Occident, des stocks de munitions fournis par l'Occident et une préparation, ne serait-ce que dans le renseignement, fourni également par l'Occident. Les Ukrainiens sont très soutenus alors que les Russes ne sont soutenus que par eux-mêmes. La visite du président chinois Xi Jinping la semaine dernière n'a pas, par ailleurs, démontré un soutien militaire.
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